Cameroun : Des pleurs et des colères dans le Moungo

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En conférence de presse tenue le 4 novembre 2022 à Douala, le mouvement dénommé «Synergie Nationale des Paysans et Riverains du Cameroun» (Synaparcam) a tenu à réclamer la rétrocession d’environ 20 000 hectares
Journal Intégration | 6-13 novembre 2022

Des pleurs et des colères dans le Moungo

Désabusés, des riverains crient au secours face à l’appétence foncière des entreprises installées sur leur patrimoine.

Diane Kenfack

À Dibombari, à Souza ou à Mbonjo, dans le département du Moungo (région du Littoral), on parle d’accaparement de terres et d’appropriation abusive. Les diverses façons de nommer le phénomène ne doivent rien au hasard et pointent un seul coupable: l’agro-industrie.

En conférence de presse tenue le 4 novembre 2022 à Douala, le mouvement dénommé «Synergie Nationale des Paysans et Riverains du Cameroun» (Synaparcam) a tenu à réclamer la rétrocession d’environ 20 000 hectares suivant l’avenant de 2005 au bail, correspondant à une réduction et libération de 165 hectares de terrains en principe rétrocédés à l’État.

L’affaire, a-t-on appris, est au cœur de vives polémiques depuis plus de 15 ans. À en croire Honoré Ndoumbe Kotto, la dynamique agraire instaurée par Socapalm, géant agro-industriel localement implanté, a décuplé les misères des populations riveraines. «Les populations locales sont privées de terres arables et forêts qu’elles utilisaient, de leurs moyens de subsistance, et ne constatent aucune réalisation concrète satisfaisante, ni aucun projet de développement promis en guise de compensations pour la réquisition de leurs biens.

Les conditions de vie des populations locales se sont dégradées. La mobilité des riverains est entravée par des milices qui surveillent la plantation et violentent les populations. L’espace vital autour des villages n’est pas respecté, les cours d’eau sont pollués par les pesticides, l’embauche des populations locales est loin d’être à la hauteur des promesses et les conditions de travail sont remises en question», déplore le coordonnateur de Synaparcam.

«Nous sommes les bantus et il faut évoluer avec le système bantu. C’est-à-dire présenter à ton petit-fils la tombe de papa pour le recueillement. Malheureusement pour nous, les tombes ont été dégagées. Lorsqu’on revendique, elle dit qu’elle n’est pas une société à caractère social», se plaint Ferdinand Njoh Koum, riverain de Mbonjo.

En direction des pouvoirs publics, le mouvement lance un appel: «Veiller à la responsabilité sociale des entreprises agro-industrielles qui mènent des activités dans le Moungo».

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