Ozap.com | 12 Avril 2019
Procès en diffamation : Vincent Bolloré saisit la Cour de cassation contre "Complément d'enquête" et France 2Vincent Bolloré condamné fin mars pour "procédure abusive"
Le 27 mars dernier, la Cour d'appel de Paris avait déjà donné une nouvelle fois raison à "Complément d'enquête" dans le procès intenté par Vincent Bolloré pour atteinte à ses intérêts commerciaux après la rediffusion du reportage par le chaîne publique. Vincent Bolloré réclamait notamment 50 millions d'euros. La victoire de France 2 et de son journaliste Tristan Waleckx s'était accompagnée d'une condamnation de Vincent Bolloré pour "procédure abusive". Vivendi avait déjà été condamné pour la même raison le 7 mars dernier pour avoir poursuivi le journaliste Nicolas Vescovacci, co-auteur du livre sur Vincent Bolloré "Vincent tout-puissant" (éditions Lattès), paru en janvier 2018.
Par ailleurs, une troisième procédure est toujours en cours au Cameroun, après la plainte déposée en novembre 2016 par la Socapalm, filiale camerounaise de Socfin, dont le groupe Bolloré est actionnaire, contre France Télévisions et Tristan Waleckx.
Un reportage sur les activités camerounaises du groupe Bolloré
Le reportage de Tristan Waleckx dans "Complément d'enquête" se concentrait notamment sur les activités camerounaises du groupe Bolloré et avait mis en lumière le cas de la Socapalm, accusée d'avoir recours à de la main d'oeuvre mineure. Un autre extrait du reportage décrivait les conditions dans lesquelles le groupe s'était vu confier l'attribution de l'exploitation du port de Kribi, au Cameroun. Cette enquête avait valu à ses auteurs d'obtenir le prix Albert Londres 2017.
Vincent Bolloré avait publiquement accusé l'équipe de "Complément d'enquête" de bidonnage et estimé que les jeunes témoins interrogés dans le reportage avaient menti. Selon l'homme d'affaires, l'un d'entre eux était majeur, tandis que l'autre ne travaillerait pas pour la Socapalm. "Quand vous êtes (...) dans une mauvaise foi, dans un mensonge qui a pour but de déstabiliser, de décrédibiliser, il y a un moment où malheureusement, vous êtes obligé de dire 'Halte au feu !'. On arrête de parler. On laisse passer. Et je le regrette franchement", s'était épanché l'industriel devant ses actionnaires en juin 2016.