«Ne plus fermer les yeux» sur les multinationales

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«Conditions de travail déplorables, travail forcé, travail des enfants, exploitation des ressources naturelles, accaparement des terres, changement climatique, financement de conflits armés, etc. Les exemples ne manquent pas pour nous inciter à tirer la sonnette d'alarme et passer à l'action», explique Antoyina Argirova, d'Action Solidarité Tiers Monde. (photo: L'essentiel/Olivier Loyens)
L'Essentiel | 19 mars 2018

«Ne plus fermer les yeux» sur les multinationales

LUXEMBOURG - Treize organisations ont appelé lundi les partis politiques du pays à s'engager pour une législation contraignante pour les multinationales domiciliées au Grand-Duché.

«Ne plus fermer les yeux ». En vue des élections législatives en octobre, treize* organisations de la société civile demandent aux partis politiques luxembourgeois de se positionner en faveur d'une législation contraignante pour les multinationales installées au Grand-Duché. Une proposition en ce sens leur a été envoyée la semaine dernière. Elle vise à intégrer le respect des droits humains, des normes de travail ainsi que des accords et des dispositions environnementaux internationaux dans l'ensemble de la chaîne de valeur des entreprises.

Les treize organisations demandent aussi au ministère des Affaires étrangères et européennes, qui est en train de rédiger un plan d'action national sur les entreprises et les droits humains, d'intégrer la proposition. «Conditions de travail déplorables, travail forcé, travail des enfants, exploitation des ressources naturelles, accaparement des terres, changement climatique, financement de conflits armés, etc. Les exemples ne manquent pas pour nous inciter à tirer la sonnette d'alarme et passer à l'action», explique Antoyina Argirova, d'Action Solidarité Tiers Monde.

«Tout le monde en profitera»

Même si de nombreuses multinationales se sont dotées de chartes éthiques ou ont mis en place des programme de responsabilité sociale des entreprises (RSE), les organisations constatent que ces mesures volontaires sont insuffisantes et que la violation des droits humains se poursuit à l'échelle mondiale. À ce titre, l'initiative propose de mettre en place un organe de contrôle indépendant et de prévoir des sanctions en cas de non-respect de la législation.

Cette logique s'inscrit dans une dynamique internationale, initiée en 2011 par les Nations unies. En février 2017, l'Assemblée nationale française a par exemple adopté une loi instaurant un devoir de vigilance des sociétés mères et des entreprises donneuses d'ordres. Au Royaume-Uni, les entreprises sont tenues d'exclure explicitement le travail forcé et le travail des enfants de l'ensemble de leur chaîne de valeur.

«Si elle est adoptée au Luxembourg, cette législation pourrait profiter à tout le monde, estime Antoyina Argirova, à la fois aux multinationales, aux victimes, à l’État luxembourgeois (sa réputation ne sera pas entachée) et aux citoyens, qui souhaitent de plus en plus avoir accès à des produits responsables».

Antoyina Argirova, d'Action Solidarité Tiers Monde, au micro de «L'essentiel Radio»:



(Olivier Loyens/L'essentiel)



*Les treize organisations de la société civile

Action Solidarité Tiers Monde
Caritas Luxembourg
Cercle de coopération des ONGD
Centre pour une Paix Juste au Proche Orient
Commission luxembourgeoise Paix et Justice, Etika
Fairtrade Lëtzebuerg
Frères des Hommes Luxembourg
Greepeace Luxembourg
OGBL
OGBL Solidarité Syndicale
Partage.lu- Bridderlech Deelen
Sos Faim Luxembourg.

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