Soupçonnées de vole des noix de la Socapalm, au moins deux femmes ont perdu leurs enfants suite à la bastonnade

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Les riveraines estiment que la spoliation de leurs terres est le premier drame des femmes riveraines des plantations de la Socapalm.
Desk-Les Scoops d'Afrique / 8 mars 2018

Soupçonnées de vole des noix de la Socapalm, au moins deux femmes ont perdu leurs enfants suite à la bastonnade

Au Cameroun, les femmes sont victimes des discriminations faites aux riverains des monocultures d’arbres. Saisissant la célébration de la journée internationale de la femme ce 08 mars 2018, les activistes urbains et ruraux, rassemblés au sein du Réseau des Acteurs du Développement Durable(RADD), estiment que : « les grands projets agricoles entretiennent un système de paupérisation des populations riveraines, en lieu et place du développement qu’ils mettent en avant ». Etat des lieux.

De notre correspondant à Yaoundé, Nestor Nga Etoga

A Dibombari dans la région du Littoral, une semaine d’incursion dans les quatre groupements de Dibombari qu’entourent les plantations de palmier à huile et d’Hévea de Bolloré/SOCFIN met à nue une pauvreté rampante entretenue par un système imposé par les monocultures.

Les riveraines estiment que la spoliation de leurs terres est le premier drame des femmes riveraines des plantations de la Socapalm. Jeanette Mpoko, une riveraine rencontrée à Dibombari déclare qu’ : « une femme rurale sans terre est privée de sa ressource de vie principale. Sans possibilité de cultiver et de produire, elle n’a rien pour nourrir sa famille et pour développer des activités qui génèrent des revenus ».

Soupçonnées détenir les noix provenant des champs de la Socapalm, au moins deux femmes ont annoncé avoir perdu leurs enfants suite à la bastonnade. A Dibombari, la pénibilité liée à l’accès à la nourriture pour la femme s’accentue, avec pour conséquence la famine et l’insécurité alimentaire. Une riveraine ayant requis l’anonymat a déclaré que : « les femmes sont violées à l’intérieur des champs. Elles sont obligées de se retrouver à cinq pour aller ramasser du bois ; et ces viols restent impunis et se perpétuent ».

Les terres où elles ont toujours produit des aliments pour nourrir la famille et la communauté leurs sont arrachées. La nourriture devient rare et la famine s’installe dans les familles. A dibombari, Eséka et dans plusieurs localités du Cameroun, les femmes sont fouillées jusqu’à leur intimité, violentées, torturées et trainées en justice parce qu’elles détiennent quelques noix de palme ou de l’huile même si ces noix constituent la base de leur alimentation. Les rivières sont polluées par les produits chimiques issus des grandes plantations et les maladies se démultiplient. Les belles promesses faites aux communautés ne sont jamais tenues. Les plantations en monoculture, particulièrement les plantations de palmiers à huile, dérobent aux femmes tout ce qu’elles ont en s’emparant des terres agricoles et des forets dont elles dépendent pour subsister et nourrir leurs familles.

Pour que cessent toutes sortes d’abus sur les femmes, les organisations de la société civile africaine viennent de lancer une pétition contre les violences faites aux femmes autour et dans les plantations de monocultures d’arbres. Dans cette pétition, les femmes impactées dans leur grande majorité, exigent que leurs terres leurs soient rétrocédées. Elles veulent être impliquées dans les sphères qui décident sur la gestion de leurs terres. Pour le Réseau des Acteurs du Développement Durable (RADD) : « L’heure est venue pour transformer partout la vie de ces femmes riveraines ». Le RADD et ses partenaires attendent de la pétition (www.wrm.org.uy/fr/actions-et-campagnes/) plus de 40 000 signatures à travers le monde entier.
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