La Chine et l’Afrique : cela ne fait que commencer

Les Afriques | 07-06-2009

Depuis 2001, les performances économiques de l’Afrique ont dépassé les prévisions, et l’un des facteurs qui explique cette performance a été l’émergence de la Chine comme partenaire commercial du continent.

Reportage à Londres Dave Barraud.

La capitale britannique a abrité fin mai une rencontre sur la vitalité des relations d’affaires entre la Chine et l’Afrique. En 2008, le volume des affaires entre la Chine et l’Afrique a atteint 100 milliards de dollars, un objectif fixé en 2006, alors que ce volume commercial était tout juste de 55 milliards de dollars à l’époque. Londres étant une plaque tournante du monde des affaires, avec de nombreux pôles financiers s’intéressant à l’Afrique, cette rencontre a permis de rassembler ces acteurs, spécialistes, experts des relations sino-africaines pour analyser les perspectives d’avenir.

Hu Jintao l’africain.

En février dernier, le président chinois Hu Jintao est revenu sur le continent, visitant cette fois-ci des pays non producteurs de pétrole comme la Tanzanie, le Sénégal, le Mali et l’Ile Maurice. La rencontre de Londres voulait aussi être une plateforme pour des investisseurs potentiels dans le domaine de l’agro-business. Yuan Chen, l’un des directeurs de la Banque de développement de la Chine, confirmait que la Chine était prête à travailler avec les pays africains sur des projets d’infrastructures mais aussi agricoles. Ainsis en RDC, la Chine s’est engagée en janvier de l’année dernière, à mobiliser jusqu'à 9 milliards de dollars, dont six milliards uniquement pour des projets d’infrastructure. Ce financement, qui s’étale sur une période de trois ans, semble capital pour ce pays grand comme l’Europe de l’Ouest, même si tout le monde ne s’accorde pas sur ce genre de partenariat pour le développement. En 2007, les relations d’affaires entre la Chine et l’Afrique se sont élevées à 73,3 milliards de dollars soit un accroissement de 32% par rapport a 2006.

Soutenir le commerce Chine Afrique

Pour soutenir ce commerce Chine-Afrique, les Chinois ont d’ailleurs mis en place un Fond de développement Chine-Afrique. Ce fond vise, entre autres, à remédier au manque de prêts et d’aide sans intérêts dans la coopération entre la Chine et l’Afrique. Cette structure soutient donc les compagnies chinoises travaillant sur l’Afrique. Le capital de ce fond s’élève à 1 milliard de dollars mais passera bientôt à 5 milliards. La Banque Mondiale à également mis en place, en mai 2009, une plateforme de partage de savoir-faire entre l’Afrique subsaharienne, la Chine, la Malaisie et Singapour pour permettre aux pays africains de partager leurs expériences dans la mise en place de Zones économiques spéciales, afin d’améliorer leur compétitivité et leur interaction avec les marchés asiatiques.

Investir dans l’agriculture africaine

Au delà de sa boulimie pour les matières premières du sous-sol africain, la Chine a aussi commencé à s’intéresser à l’agriculture africaine. Car il faut garder à l’esprit, dira Raphael Kaplinsky, spécialiste des relations sino-africaine à l’Open University, que la Chine représente 20% de la population mondiale, mais ne dispose que de 7% des terres arables. La Chine a donc besoin de produits agricoles en tous genres. Pour l’instant des pays comme le Brésil, l’Argentine, la Russie, l’Ukraines les pays de l’est et du sud-est asiatique tirent avantage de ces besoins chinois en produits agricoles. Mais l’Afrique devrait aussi se positionner sur ce marché grâce à des investissements chinois. Par exemple, le Mozambique envisage d’exporter du riz vers la Chine. Un partenariat a été mis en place qui permettrait à 10 000 exploitants chinois d’être transférés dans ce pays. La Tanzanie vise aussi l’exportation de riz vers la Chine, alors que 400 exploitants chinois sont déjà opérationnels en Ouganda, et qu’il y a des projets de coopération agricole, dont les détails ne sont toujours pas publics, avec des pays comme le Zimbabwe, le Kenya et la Cote d’Ivoire.

Relations publiques

La rencontre de Londres organisée par le groupe de relations publiques Okra Express, a regroupé une centaine de participants et à donner l’occasion de présenter le potentiel existant sur le continent africain à tous les investisseurs potentiels. Il y a ainsi eu une exposition de produits agricoles et artisanaux du Rwanda, et Youssouph Diallo, un diplomate de l’ambassade du Sénégal est venu également présenter le potentiel et l’environnement des affaires mis en place dans son pays. Un contingent important d’investisseurs et d’institutions chinoises étaient présents, comme le directeur général adjoint de la Banque de Chine, Zhuanglei Li, avec de nombreux représentants de la Banque de développement de la Chine.
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