Entretien avec M. Blaise LÎHUTU, Membre de RIAO-RDC à Kisangani

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Le corps de Mr Chrétien LIAMBA ISAMBOLE, arrêté par l'équipe mixte de policiers et gardes industriels de PHC à cause de possession de fruits de palmier dans une Plantation à Lokutu/camps Boema et mort dans la prison Centrale de Yangambi, parmis ceux qui devraient être libérer selon les résolutions de la médiation. 
RIAO-RDC | 24 mai 2023
 
Entretien avec M. Blaise LÎHUTU, Membre de RIAO-RDC à Kisangani
 
RIAO: Vous faîtes partie des signataires d'un mémorandum adressé au Président de la République qui dénonce la prise en otage de la justice congolaise par la société PHC [Plantations et Huileries de Congo]. Ce mémorandum a été fait environs un mois après la fin de la première session du processus de médiation convenu par le Mécanisme International de Plainte (ICM). Pourquoi avez-vous écrit ce mémorandum ?
 
M. Blaise LÎHUTU: Nous sommes étonnés de voir que les lignes à suivre convenues dans le cadre de la médiation n’ont pas été respectées et subitement nous avons vu encore quelques violations. C’est pour cela que nous avons écrit ce mémorandum qui résume ce qui se passe entre PHC et notre communauté de Lokutu. 
 
 
Nous cherchons un paix durable. Mais la PHC, avec une équipe mixte de polices, continue à faire des violations, comme la destruction des maisons. Nous nous demandons si la police est seulement là pour la PHC et pas pour nous la communauté ? Aujourd’hui ce n’est pas le cas que la police protège la population ici à Lokutu.
 
Nous avons aussi décrit les violations des concessions des planteurs locaux. Parce que nous avons des planteurs qui ont leurs propres plantations avec des titres fonciers octroyés par l’État, mais la PHC continue avec ses violations, en détruisant leurs palmiers et en interdisant le transport de huile de palme dans les voies publiques. Ils continuent d’arrêter des personnes qui possèdent de l’huile. Et notre État en place n’a aucun mot à dire à la PHC.
 
Ça se passe comme ça dans toute l’étendue que la PHC exploite, c’est-à-dire Isangi, Yahuma et Basoko. Même le port à Lokutu, qui fait partie d'une voie publique de la route RN1, est fermé par la PHC. Si c’était un autre acteur économique de la localité qui aurait fait barrer la route, il serait déjà ramassé par les policiers. Mais, même avec la promesse de la PHC d’ouvrir le port suite à la session de médiation, cela n’a toujours pas été fait. 
 
C’est la même chose avec les prisonniers que la PHC était supposé de libérer. Il y deux ou trois jours, il y a un des prisonniers qui est tombé malade en prison et il est mort. Après négociation ils ont accepté de ramener le corps, et ils ont déposé le corps devant leurs bureaux. Il y a eu des tensions entre la famille du défunt et la société, ce qui a dégradé en violence. Quatres gardes industriels de la PHC ont été hospitalisés et quelques membres de la famille sont sérieusement blessés. Un des frères a été frappé presque jusqu’à la mort par les gardes industriels. Et le corps du défunt n'a toujours pas été enterré. Les policiers ont transporté le cercueil au village mais l’ont laissé dans la rue. Il y a des populations qui sont maintenant dans la forêt et qui passent les nuits là-bas suite à l’insécurité.
 
À l’allure où vont les choses, nous observons que la médiation ne va pas bien marcher. On voit que celui qui a l’argent a la force. 

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