Des Camerounais, pions des envahisseurs fonciers étrangers

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EcoMatin | 29.2.2020

Des Camerounais, pions des envahisseurs fonciers étrangers

L'achat massif des terres par des multinationales étrangères constitue une menace pour le développement et la sécurité alimentaire dans le pays.

Selon une étude de l’observatoire mondial sur les acquisitions foncières à grande échelle, Les groupes américains Solaris et Sithe Global ont obtenu respectivement 94 000 ha et 50 000 ha dans le Sud-Ouest pour la production de l’huile de palme; les Malaisiens de Sime Darby sollicitent 500 000 ha pour le palmier à huile et l’hévéa ; le groupe Harison Malayalam Ltd, 20 000 ha, la société agro-industrielle Sud Cameroun Hévéa, obtient 25 000 ha. Son premier plant d’hévéa a été mis en terre le 17 mai dernier.

En 2018, dans une note adressée aux autorités publiques, les riverains des plantations de la société anonyme Hévéa du Cameroun (Hévécam) dans les arrondissements de Lokoundjé et de Kribi II, tous situés dans la région du Sud du pays, accusaient ouvertement cette filiale du groupe chinois Sinochem International de s’accaparer les terres cultivables, en allant bien au-delà des limites de certaines de ses concessions foncières. Une situation qui, les prive de moyens de subsistance généralement pourvus par la pratique d’activités agricoles sur les terres querellées.

Résister à l’accaparement des terres

Plusieurs projets de plantations de palmiers à huile signalés au cours des dix dernières années ont été abandonnés ou n’ont pas abouti. Les difficultés rencontrées par les entreprises pour mener à bien leurs projets s’expliquent, en partie par la résistance qu’elles ont rencontrée de la part des communautés touchées et des groupes soutenant ces communautés. Ces luttes acharnées soutenues par des organisations communautaires, les groupes nationaux et internationaux, ont contraint le gouvernement à réduire la concession accordée à l’entreprise américaine Herakles Farms de 73 000 ha à moins de 20 000 ha. Suite à ce désagrément, la société américaine qui soutenait l’entreprise s’est désengagée. Les nouveaux investisseurs n’ont pas pu poursuivre le projet. C’est dans un contexte similaire que l’expansion des plantations de Pamol  a été endiguée.

Les populations victimes de ces accaparements des terres sont unanimes; il faut immédiatement interdire tous les futurs projets de grandes plantations de palmiers à huile. Mettre un terme à ceux qui en cours de réalisation, ne respectent pas la règlementation en vigueur. Là où de grandes plantations existent déjà, les terres doivent être replacées sous le contrôle des communautés locales. Les contrats de concession signés avec des sociétés qui sont en violation de la loi et des droits des communautés locales, doivent être suspendus.
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