Cameroun : le Turc Paksan Tekstil Sanayii veut planter 5000 hectares de maïs dans la région de l’Adamaoua

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Ces terres serviront à l’implémentation d’un projet de production du maïs à l’échelle industrielle.
Agence Ecofin | 08 octobre 2019

Cameroun : le Turc Paksan Tekstil Sanayii veut planter 5000 hectares de maïs dans la région de l’Adamaoua

(Agence Ecofin) - Dans une correspondance, datée du 27 septembre 2019 et révélée par le trihebdomadaire régional L’œil du Sahel, le ministre camerounais de l’Agriculture, Gabriel Mbairobe, autorise la mise à disposition à Wassande, dans la région de l’Adamaoua, d’une superficie de 5000 hectares au profit de la société turque Paksan Tekstil Sanayii.

Ces terres, apprend-on de la même source, serviront à l’implémentation d’un projet de production du maïs à l’échelle industrielle.

Selon les prescriptions ministérielles, les investissements devant permettre la mise en valeur dudit site et la production industrielle du maïs sur « au moins 500 hectares de terres », pour un début, devront être effectifs « au plus tard en 2020 ».

Dans la localité de Wassande, où l’Etat camerounais conduit depuis quelques années un programme d’installation de jeunes agriculteurs, sur les décombres de l’ancienne Sodéblé, le projet n’est pas encore connu. Mais, souligne L’œil du Sahel, bien que l’industrialisation de la production du maïs ne soit pas une mauvaise nouvelle, les rares personnes au courant de l’arrivée prochaine de la société Turque Paksan Tekstil Sanayii s’insurgent contre la manière anarchique dont les terres de Wassande sont attribuées.

Déficit de production de plus de 200 000 tonnes…

« Il y a un cafouillage à Wassandé au sujet des attributions de sites. Normalement, c’est un domaine national et non une propriété du ministère de l’Agriculture et du Développement rural (Minader). C’est le sous-préfet et le préfet qui le gèrent, et logiquement, c’est à eux d’attribuer les espaces. Mais le sous-préfet n’est pas souvent consulté, et c’est quand il y a des problèmes qu’on requiert son intervention. Normalement, il faut une commission multipartiste pour voir la situation et élire des sites avant de les octroyer à qui que ce soit. Mais, c’est devenu comme une propriété du Minader. On voit des responsables du ministère de l’Agriculture qui débarquent et vous disent : “je prends telle parcelle et je l’attribue à untel”. Ils menacent même souvent les occupants des sites de quitter les lieux », peste Hamadama Hassan, un élu local.

Au Cameroun, la production de maïs se situait officiellement autour de 1,8 million de tonnes en 2013, pour une demande estimée à environ 2 millions de tonnes (en tenant compte des besoins de l’industrie brassicole locale), soit un déficit de production de 200 000 tonnes. Ce déficit est généralement imputé aux semences traditionnelles toujours prisées par les producteurs au détriment des semences améliorées offrant des rendements plus intéressants et à l’absence de producteurs à l’échelle industrielle.

L’industrialisation de la production de cette céréale, que vise le projet de Paksan Tekstil Sanayii à Wassandé, pourrait aider à réduire ce déficit, surtout dans la partie septentrionale du Cameroun (à laquelle fait partie la région de l’Adamaoua), où les céréales (riz, sorgho, maïs, mil) sont l’aliment de base des populations.

Brice R. Mbodiam

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