Congo-Brazzaville – Henri Djombo : « Nos terres sont là, disponibles »

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Henri Djombo, le ministre d’État chargé de l’Agriculture, de l’Élevage et de la Pêche du Congo dit que son pays est sollicité par une société chinoise qui souhaite exploiter 300 000 ha avec des cultures industrielles afin d’alimenter les marchés régionaux chinois (Photo: Baudouin Mouanda pour JA)
Jeune Afrique | 03 septembre 2019

Congo-Brazzaville – Henri Djombo : « Nos terres sont là, disponibles »

Par Marjorie Cessac
 
Henri Djombo, ministre d’État chargé de l’Agriculture, de l’Élevage et de la Pêche du Congo, répond aux questions de Jeune Afrique.
 
Jeune Afrique : Comment comptez vous développer le potentiel agricole du pays à court terme?
 
Henri Djombo : Sur les 10 millions d’hectares [ha] de terres arables que compte le Congo, seuls 2 % sont exploités. L’un de nos objectifs est d’attirer les investisseurs privés afin que davantage de terres soient mises en valeur, tant pour le marché local que pour l’exportation.
 
Les 10 et 12 septembre, doit se tenir à Brazzaville le forum Investir en Afrique, coorganisé par la Banque mondiale et la Chine, à travers son ministère des Finances et la China Development Bank. Ce sera l’occasion de faire connaître nos potentialités, tout comme le sera le forum de Shanghai, en novembre. Là encore, il nous faudra séduire des partenaires chinois, dire que nos terres sont là, qu’elles sont disponibles.
 
Nous envisageons de lancer un projet emblématique avec l’État chinois, des acteurs privés, le Programme alimentaire mondial et l’Organisation pour l’alimentation et l’agriculture
 
Qu’entendez-vous par là ?
 
Nous sommes sollicités par une société qui souhaite exploiter 300 000 ha avec des cultures industrielles afin d’alimenter les marchés régionaux chinois. Pour l’instant, c’est le seul investisseur qui se soit manifesté, mais tous ceux qui respectent la législation nationale et l’environnement doivent être encouragés.
 
Par ailleurs, nous envisageons de lancer un projet emblématique avec l’État chinois, des acteurs privés, le PAM [Programme alimentaire mondial] et la FAO [Organisation pour l’alimentation et l’agriculture]. Le but : faire de la transformation diversifiée de manioc. Une expérience susceptible d’inspirer au niveau international.
 
Limiterez-vous la location de terres ?
 
Pour l’heure, nous n’avons d’a priori ni sur les zones à louer, ni sur les superficies, ni sur les filières. Il faut d’abord des investisseurs. Ensuite, lorsque leur nombre sera suffisant, nous réfléchirons à la façon de faire évoluer ce dispositif.
 
En tant qu’ancien ministre de l’Économie forestière [de 1997 à 2016], n’êtes-vous pas inquiet pour la forêt ?
 
Nous avons lutté contre la déforestation tout en assurant notre développement économique – après le secteur pétrolier, la sylviculture reste le premier pourvoyeur d’emplois du pays. Nous avons élaboré un plan d’aménagement forestier durable et organisé des abattages à impact réduit. Quand j’ai quitté le ministère, en 2016, la production nationale de bois avait plus que quadruplé pour atteindre 1,7 million de m3, et le Congo représentait 35 % des forêts mondiales certifiées FSC.
 
Aujourd’hui, notre taux de déforestation est de 0,08 %, ce qui correspond à 16 000 ha/an sur 23 millions d’ha de forêts. En tant que ministre de l’Agriculture, j’ai par ailleurs décidé de ne plus octroyer de concessions aux exploitations de palmiers à huile en forêt. Nous l’avons démontré, il est possible de produire de l’huile de palme de manière plus rentable en savane qu’en forêt. Enfin, les gens déforestent parce qu’ils sont pauvres, qu’ils ont besoin de bois et de charbon de bois. Il faut donc reboiser durablement, avec des espèces à croissance rapide. Reste à trouver l’argent.
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