ING vs ONG: Des investissements bancaires nuisibles aux droits humains

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RTBF | 27 octobre 2018

ING vs ONG: Des investissements bancaires nuisibles aux droits humains

Maxime Paquay

Une quinzaine d’ONG ont détourné cette semaine la campagne publicitaire de la banque ING sur ses investissements durables. Elles dénoncent un "greenwashing" et un non-respect de critères sociaux et environnementaux. Dans leur viseur, des financements à des entreprises d’huile de palme, telles que SOCFIN, une entreprise belgo-luxembourgeoise spécialisée dans les plantations de palmiers à huile -- que les ONG accusent de "piétiner" les droits humains de communautés locales.

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Manque de cohérence

"De manière générale on reproche à ING de ne pas avoir de politique d’investissements durables assez poussée, mais surtout de ne même pas appliquer ses propres critères sociaux et environnementaux ", souligne Florence Kroff, de FIAN Belgique. "Bien conscients que ce reproche est très général, nous avons soumis le cas bien précis de SOCFIN à ING. Cela fait maintenant deux ans que nous demandons à la banque de cesser son financement de l’entreprise. Au départ on a cru à un vrai dialogue. Deux ans et demi après, rien n’a bougé dans le chef d’ ING. Et nous avons même appris que le banque est en train de négocier un nouveau prêt qu’elle ose appeler "durable ", et ça c’est trop. Il fallait qu’on dénonce ce manque de cohérence."

Souci du dialogue

Le secteur bancaire préfère généralement maintenir un dialogue avec des entreprises dont les activités se révèlent douteuse, ou néfastes. Pour tenter d'amorcer un processus d'amélioration des pratiques. Une posture qui ne fonctionne pas selon Florence Kroff: "Nous nous rendons compte au contact des populations locales que ça ne fonctionne pas. Nous défendons le droit à l’alimentation. Et il y a à cet égard deux types d’investissements quoi ont un impact très négatif. Les produits et investissements liés aux matières premières agricoles qui vont augmenter la spéculation sur les denrées alimentaires et augmenter la volatilité des prix. Et, les investissements, le soutien à des entreprises directement impliquées dans l’accaparement de terres".

Un problème de transparence

"Le problème ce que nous n’avons que très peu d’information", reconnait Florence Kroff, qui admet que la vision de la société civile sur les activités bancaires ne peut dès lors être que partielle, ou biaisée. Mais qui soulève donc aussi "un problème généralisé de transparence. Même quand un dialogue existe, la carte du secret bancaire est très vite mise sur la table. Et ce n’est pas acceptable, les enjeux sont importants, on parle de droits humains".

Comment placer le curseur?

Comment dès lors placer un curseur sur ce qui est toxique et ce qui ne l'est pas? Et qui va déterminer ce que les banques peuvent financer ou non? "Bonne question. Ce qui est sûr, c’est que pour nous, l’autorégulation ne fonctionne pas. Pour nous il faut un cadre législatif plus clair et plus de transparence. Il est temps que l’état prenne ses responsabilités et encadre les investissements dont nous parlons. Mais il faut aussi plus de transparence dans certains secteurs sensibles – comme l’huile de palme".
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