Nous pouvons vivre de la forêt, pas du palmier à huile

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Photo : Pusaka

Forest Peoples Programme | 1 avril 2018

Nous pouvons vivre de la forêt, pas du palmier à huile

par Franky Samperante - TuK INDONESIA

Jakarta – Une coalition de la société civile a mené une action devant le Ministère de l’environnement et des forêts vendredi (23/03/2018), pour protester contre un permis d’octroi des terres forestières étatiques près du fleuve Wosimi dans les sous-districts de Naikere et Kuriwamesa dans la Régence de Wondama Bay, Papua Barat, délivré à une entreprise du secteur du palmier à huile, PT Menara Wasior. Malgré une déclaration de la communauté s’opposant aux permis délivrés à cette entreprise – envoyée au ministère en 2015, à laquelle aucune réponse n’a jamais été reçue – le Ministre de l’environnement et des forêts Siti Nurbaya Bakar a délivré un permis à PT Menara Wasior (SK n° 16/1/PKH/PMDH/2017 – daté du 20 septembre 2017) pour une plantation de palmier à huile.

Stephanus Marani, un représentant de la société civile de Wasior qui a participé à l’action, a expliqué en quoi les projets de l’entreprise menacent de détruire les zones où vivent des groupes ethniques wondamen, torowar et mairasi. Une observation similaire a été formulée par Yohanes Akwan, le président de la Fédération des syndicats indonésiens (GSBI) pour la province de Papua Barat, qui a dit que la pratique unilatérale d’octrois de permis à Jakarta était préjudiciable pour les communautés autochtones papoues. « C’est la forêt qui contribue à nos moyens de subsistance, pas le palmier à huile ; nous ne pouvons pas manger de l’huile de palme si nos bois de sagou ont été convertis en plantations de palmiers », a déclaré Yohanes dans son intervention.

Selon lui, la population de cette région avait été victime de violences perpétrées par les forces de sécurité en 2001. Ces violences, connues ensuite sous le nom de « Wasior sanglant », furent décrites en 2004 par la Commission nationale des droits de l’homme comme une violation flagrante des droits de l’homme. Les agressions se produisirent entre avril et octobre 2001. En juillet 2004, l’équipe ad hoc de la Commission nationale des droits de l’homme pour la Papouasie a enquêté sur l’affaire du Wasior sanglant de 2001 et sur l’affaire du Wamena sanglant de 2003, et a divulgué des données concernant la manière dont une escalade de la violence s’était produite, pour aboutir à la conclusion que des violences structurelles avaient été perpétrées par la police et l’armée.

Le directeur de Yayasan Pusaka, Franky Samperante, a attiré l’attention sur les incohérences au sein du gouvernement de Joko Widodo et Jusuf Kalla. Il a dit qu’en 2017, le gouvernement a délivré des permis d’octroi forestiers à trois entreprises en Papouasie, pour une superficie de 60 000 hectares. Cependant, des permis n’ont pas été délivrés uniquement à des entreprises exploitant des plantations, mais une superficie de 85 000 hectares a également été allouée à des entreprises minières. Cette manifestation a été organisée conjointement par plusieurs organisations de la société civile : Yayasan Pusaka, Foker LSM Papua, KPKC GKI Tanah Papua, Walhi Papua, Wongkei Institute, JERAT Papua, SKP KC Fransiskan Papua, Perkumpulan Belantara, Perkumpulan Bin Madag Hom, GSBI Papua Barat et Papua Forest Watch.

Lire leur lettre de protestation ci-dessous (disponible en anglais uniquement)

Letter of Protest - Oil Palm in West Papua - Menara Wasior
  •   FPP
  • 30 April 2018
  • Sign the petition to stop Industria Chiquibul's violence against communities in Guatemala!
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  • 13 May 2024 - Washington DC
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