Les lois bafouées au profit d’une minorité

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Madagascar Tribune | 8 décembre 2017

Les lois bafouées au profit d’une minorité

par Ny Aina Rahaga

La Commission Nationale Indépendante des Droits de l’Homme (CNIDH) a présenté hier 7 novembre son premier rapport depuis sa création et ce pour l’année 2017. La loi 2014-007 instituant la CNIDH en son article 19 dispose en effet que « la Commission publie un rapport de ses activités et le présente au Parlement. La Commission doit rendre public son rapport ». A travers ses activités pour l’année 2017, première année d’existence effective de la Commission souligne sa présidente, Mireille Rabenoro, la CNIDH a traité plusieurs affaires et dossiers. Elle a cité en exemple les cas de détention des protecteurs de l’environnement à Maroantsetra comme Clovis Razafimalala et Marozafy Armand, ou encore l’affaire Antsakabary pour laquelle la CNIDH a décidé de s’autosaisir de l’affaire.

Des plaintes individuelles ont également été reçues par la CNIDH. Celles-ci concernent surtout des cas de déni de justice dont les plaignants ont été victime au niveau de la police ou auprès des tribunaux. La majorité des plaintes collectives par contre concernent des conflits entre communautés locales et exploitants de ressources naturelles minières ou forestières, dont des questions d’accaparement de terres au détriment des communautés locales comme à Ilakaka, Vohitsara à Brickaville, Soamahamanina à Arivonimamo, Vohilava à Mananjary et bien d’autres. De toutes ces affaires prises en main ou confiées à la CNIDH, il en résulte un constat très amer.

Selon ce rapport d’activités, « Quasiment toutes les plaintes reçues par la Commission se résument à l’idée que la loi est détournée à leur profit par la minorité des plus riches, qui usent de l’argent à leur disposition pour obtenir des détenteurs de pouvoir, qu’ils soient magistrats ou officiers de police judiciaire, des mesures qui leur sont favorables. ». Cela n’est pas une nouveauté mais une réalité vécu au quotidien. La CNIDH de continuer : « qu’il s’agisse de plaintes individuelles ou collectives, les violations des droits de la personne sont le plus souvent facilitées par le fléau omniprésent de la Corruption (…) par ces pratiques de corruption, les rôles sont inversés, l’auteur des abus devenant le plaignant et sa victime le présumé auteur. ». Prouvé par de nombreux cas comme à Soamahamanina où les leaders de l’association villageoise ont écopé de peine sursitaire, idem pour le défenseur de l’environnement et membre de l’association Lampogno, Clovis Razafimalala.

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