Cité de l'Emergence - Project rizicole dans le fouta : Anas Séfrioui et Addoha, la descente aux enfers

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leral.net | 2 Décembre 2017

CITÉ DE L’ÉMERGENCE - PROJET RIZICOLE DANS LE FOUTA : Anas Séfrioui et Addoha, la descente aux enfers

Il ne s’agit plus que de simples retards : la Cité de l’émergence lancée en grandes pompes ne sera pas livrée en janvier 2018. Selon nos informations, le groupe marocain Addoha, propriétaire du milliardaire Anas Sefrioui, a tenté de sauver les meubles en justifiant ce retard par des problème de...sol sur le site qui abritait le garage Pompiers.

Un spécialiste se moque de cet argument : « Ce n’est pas sérieux. C’est comme s’ils n’avaient pas fait d’études avant de commencer les travaux ».

Dieu seul sait quant est-ce que ce projet de 46 milliards de FCFA sera livré. À vrai dire, ce manque de sérieux du groupe semble courroucer au plus haut point les autorités. Le Président a ainsi instruit ses services de lui préparer un décret, pour annuler l’octroi de 10 000 hectares de terre à Addoha dans le Fouta à travers sa filiale Afriparners.

Cette affaire est un scandale sur tous les plans et Macky Sall a raison d’annuler cette cession aux allures de pillage. Libération s’est produit le protocole ordurier en date du 24 mars 2017, qui légalisait cette prédation foncière sans précédent au Sénégal.

Afri Partners, cette société anonyme de droit marocain à Conseil d’administration ayant son siège à Casablanca, Route de Rabat km 7, Ain Sebaa, Casablanca (Maroc), Téléphone : (212) 522 20 95 14, était représentée par Monsieur Réda EL Alj, neveu préféré du PDG de Addoha cité dans un scandale retentissant au Maroc.

C’est d’ailleurs ce dernier qui a porté sa signature au bas du protocole paraphé avec l’Etat du Sénégal représenté par le gouverneur de la région de Saint-Louis, la commune de Dodel, représentée par Mohamed Bechir Sall, en qualité de maire de la commune et la commune de Demette, représentée par Abdoulaye Aboubacry Dia, en qualité de maire.

Un protocole qui gâte les Marocains

Des sources au courant des tractations renseignent que ce dernier avait opposé une farouche résistance face aux Marocains. N’empêche, sa commune n’aura donné, après échanges avec les populations, que 1500 hectares à Afri Partners là où le maire de Dodel a mis le paquet, les yeux fermés.

En vérité, les deux maires n’avaient pas trop le choix puisque le premier jalon de cette bamboula foncière en faveur des Marocains a été posé par Mountaga Sy, le Directeur général de l’Agence nationale pour la promotion des investissements et des grands travaux (APIx) – qu’on dit sur siège éjectable - dans un précédent accord signé avec les Marocains depuis janvier dernier.

Dans le protocole signé par l’Etat, les deux communes concernées et Afri Partners, on peut lire : « Le Projet s’inscrit dans le cadre du développement économique du Sénégal (Plan Sénégal Emergent).

Au niveau local, AFRI Partners est particulièrement attentive à l’intégration et à la participation de l’ensemble des parties prenantes et notamment des populations locales dans le développement du Projet. Le Projet consiste en la production de riz paddy et l’installation d’une usine de transformation pour la commercialisation d’une marque haut de gamme de riz blanc. Le présent protocole doit veiller à tenir compte des impacts environnementaux susceptibles d’être générés et participer à l’amélioration du cadre de vie des populations concernées.

A compétence égale, les ressortissants de la zone doivent avoir une priorité d’embauche pour créer des ressources renouvelables. Le projet s’inscrivant dans le cadre du développement économique et social du Sénégal, une attention particulière doit être accordée aux équipements sociaux de base dans les deux communes. »

APIX avait déjà jeté les dés en... janvier

Le document poursuit : « Le Présent Protocole a pour objet de définir les principales modalités et les engagements de chacune des Parties pour la mise à disposition de terrains d’une superficie de 5 000 Ha d’un seul tenant et permettant la réalisation du Projet avec une possibilité d’extension. Le présent Protocole prend effet à la date de sa signature par les Parties et expire à la plus proche des dates suivantes : (i) l’entrée en vigueur des contrats de bail permettant la réalisation du Projet ou (ii) le 31 décembre 2018. »

Dans le cadre du présent Protocole, les Communes, ainsi que leurs différent(e)s responsables, s’engagent à :
  • Accompagner AFRI Partners pour la réalisation de la délimitation d’un site de 5 000 Ha arrêté d’accord parties pour accueillir le Projet ;
  • Faciliter l’accès au site ciblé pour la réalisation des différentes études et analyses nécessaires ;
  • Appuyer et faciliter les échanges avec les populations pour la réalisation du Projet et organiser les rencontres avec les Chefs de villages et les représentants locaux ;
  • Procéder aux démarches nécessaires en vue de la mise à disposition du site ciblé pour la réalisation du Projet dans le cadre de contrats de bail distincts portant sur les bâtiments et usines d’une part et sur les terrains d’autre part et approuver et appuyer l’octroi des contrats de bail permettant la réalisation du Projet pour une durée de quarante (25) ans, renouvelable par tacite reconduction dès lors qu’Afri Partners aura respecté les engagements contenus dans le bail.
« AFRI Partners s’engage pour sa part, à la réalisation du plan d’investissement estimé à terme à 50 milliards de FCFA visant la production de riz sur la superficie agricole utile dans le site l’installation d’une unité industrielle dédiée à la transformation, la création d’un millier d’emplois directs et indirects dans le cadre d’un comité paritaire au profit prioritairement, des Communes notamment pour les emplois non qualifiés (au prorata des superficies mises à disposition par chaque commune).

Mais aussi l’aménagement d’une superficie supplémentaire équivalente à 1 000 Ha (20%) de la surface mise à disposition au projet au bénéfice des populations (au prorata des superficies mises à disposition par chaque commune).

Ces 1 000 Ha en sus seront aménagés par AFRI Partners au profit des populations et le soutien financier des projets d’investissement des Communes à hauteur de 2 milliard de FCFA étalé sur la durée du bail (au prorata des superficies mises à disposition par chaque Commune) dans le cadre de la politique de Responsabilité Sociétale et Environnementale de l’Entreprise (RSEE). La politique de RSEE d’AFRI Partners s’appuiera sur les résultats de l’étude d’impact environnemental et social. Mais encore l'aménagement des parcours à bétail en fonction du design du projet et soutien par la fourniture de certains « sous-produits » de l’usinage du riz pour l’alimentation du bétail sous la supervision de la Direction de l’Elevage, etc. »

Questions légitimes autour d’un protocole

Les communes s’engagent à accorder à AFRI Partners une période d’exclusivité d’une (1) année à compter de la signature du Protocole en vue de finaliser les études nécessaires et les démarches appropriées pour l’affectation du site identifié. Durant cette période, les Communes s’engagent à ne pas proposer ce site à un autre opérateur public ou privé.

Ce qui veut dire que les 2 milliards en question seront versés aux commune sur...25 ans. Une somme ridicule si on en juge les 10.000 hectares mis à la disposition des Marocains.

Pis, les services de l’Etat ont été priés de trouver à Afri Partners un bail dans les plus brefs délais. Or, avec ce bail, Afri Partners peut facilement lever pas moins de 100 milliards de francs Cfa.

Mais le plus scndaleux est que Addoha ou sa filiale n'a aucune expérience en agro-business. Au contraire, le groupe connu dans l'immobilier traverse même des difficultés avec une dette qui s'élevait à 5,8 milliards de dirhams à fin mars 2017. Nous y reviendrons.

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