Affectation de terres à Afri-Partners : Le collectif des villages impactés demande l’annulation de la décision

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Le Soleil 20 Oct 2017

Affectation de terres à Afri-Partners : Le collectif des villages impactés demande l’annulation de la décision

Le collectif des villages impactés par le projet Afri-partners a désapprouvé le protocole affectant 10 000 ha de terres aux investisseurs marocains. En conférence de presse il a invité l’Etat à revenir sur cet accord entre les communes de Dodel et de Démette et le groupe marocain pour éviter que le sang ne coule.

Les villages impactés par le projet Afri-Partners regroupés dans un collectif ont rejeté en bloc le protocole d’accord signé le 24 mars dernier entre les communes de Dodel et de Démette et les investisseurs marocains, approuvé par le sous-préfet de Gamdji Saré. Le coordonnateur du collectif, Amadou Mamadou Sakho, et ses camarades ont introduit un recours devant la Cour suprême pour l’annulation de cette délibération qui affecte 10 000 ha de terres d’un seul tenant à Afri-Partners pour 40 ans renouvelables. Les Marocains se serviront de cette assiette pour cultiver du riz haut de gamme. En contrepartie, ils investiront 2 milliards de FCfa pour le financement des projets des communes de Dodel et de Démette, la construction d’une usine de décorticage du riz, l’aménagement de 2000 ha au profit des populations, avec garantie de prise en charge des frais d’irrigation. Le projet marocain s’est aussi engagé à créer 2000 emplois. Toutefois, selon le collectif, la délimitation de l’assiette du projet réalisée par les services techniques de la Saed fait apparaître, dans toute son ampleur, son « caractère catastrophique » pour les populations. « De Balérou à l’Est à Marda et Paté Galo, à l’Ouest, du Douyé au Sud à Paté Galo, Dara Halaibé et Ndormboss, au Nord, il ne reste aucune terre qui n’ait été happée par le projet marocain. Certaines bornes de délimitation sont juste derrière les villages, parfois même à quelques mètres des cimetières ou carrément dans des parcs à bestiaux comme à Sokkou », déplore le collectif des villages impactés.

Le refus du projet

Pour Djibril Moussa Lam, membre, 2000 ha irrigués ne représentent rien par rapport aux populations qui peuplent ces villages. En plus les marocains n’ont proposé que 2 milliards de FCfa seulement là ou leurs terres valent 100 milliards de FCfa. « Le 10 août dernier, le président de la République a déclaré d’utilité publique ce projet. Tous ceux qui s’y opposent sont aujourd’hui intimidés. Nous voulons faire savoir à l’opinion nationale et internationale que notre refus de ce projet est définitif. Et nous défendrons nos terres aux prix de nos vies. Avant que le sang ne coule, nous demandons au président Macky Sall d’arrêter ce projet », avertit M. Lam. Pour Me Assane Diomma Ndiaye, président de la Ligue sénégalaise des droits de l’homme, ce projet n’est pas d’utilité publique car les Marocains sont là pour chercher de l’argent et non pour faire de la philanthropie. « Les bénéfices seront mis dans des banques marocaines et non sénégalaises », fait-il savoir. Pour l’avocat, un Conseil municipal n’est même pas compétent pour faire ce genre d’affection de terres qui est du ressort de l’Etat. Mais malheureusement, regrette-t-il, ce dernier a approuvé la transaction, violant ainsi le droit. Il espère que la Cour suprême tranchera en faveur des populations comme elle l’a fait déjà dans l’affaire qui a opposé dans paysans de Diokoul, dans la région de Louga, à la Société indienne Senegindia.

Ce collectif constitué par 23 villages s’est réuni le dimanche 7 mai 2017 à Sinthiou Dangdé pour examiner le protocole d’accord. A la suite d’un examen approfondi de tous les documents relatifs à ce protocole et à l’issue des discussions, il a décidé le rejet total et irrévocable du protocole signé, l’opposition par tous les moyens légaux à la réalisation d’un tel projet, la recherche de voies et moyens pour l’aménagement des terres de ces communes à partir des investissements, etc.

Ndiol Maka SECK
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