Une entreprise française délocalise l’investissement d’une usine suite à une dispute foncière

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Addis Fortune | 12 août 2017 [EN]

Une entreprise française délocalise l’investissement d’une usine suite à une dispute foncière

par Berhane Hailemariam

La Commission de l’investissement de la région de l’Oromia (OIC, selon son sigle en anglais) est confrontée au défi de délocaliser 600 paysans de 335 hectares de terres d’un total de 800 hectares louées à la SARL European Food and Cattle à Shoa est, Liben, Chukana Wereda, à côté de Ziway.

L’entreprise française, European Food and Cattle, a obtenu les terres il y a un an pour établir une entreprise qui transformera de l’alimentation animale et des produits laitiers, à travers un capital d’investissement de 681 millions de birrs et un fonds de roulement de 50 millions de birrs.

Ayant obtenu la licence en 2014 de la Commission de l’investissement de la région, l’entreprise a loué les terres suite à l’approbation de la Commission éthiopienne de l’investissement en février 2016.

Un mois plus tard, la commission régionale de l’investissement prometta à l’entreprise de lui donner les terres dans un délai de 30 jours, selon Yirgalem Gebre, responsable adjoint du projet.

Pourtant, le bureau d’investissement a manqué à sa promesse.

« Sept mois se sont écoulés sans que nous ayons reçu les terres », affirme Yirgalem. 

L’OIC n’a pas tenu sa parole puisqu’elle n’a pas persuadé les paysans de quitter les terres, selon Belay Duferra, responsable de l’OIC pour le soutien et le suivi.

« Les paysans n’ont pas accepté le payement de dédommagement qu’on leur a offert », a dit Belay.

Ces terres appartiennent à 643 paysans qui résidaient dans la zone en-dessous de Gogeti Goro et Liben Gadula Kebele. Les paysans utilisaient les terres pour l’agriculture et le pâturage.

Gudeta Senbeto, de 27 ans, se trouve parmi les paysans qui ont résisté la délocalisation de sa ferme, là où il cultive du teff et des légumes. Il cite la faible rémunération du dédommagement.

« On nous offre 38 birrs par mètre carré comme indemnisation, ce qui est injuste », explique Gudeta. 

Doba Teko, un autre paysan qui habite dans la même zone, est d’accord avec Gudeta. 

Paysan de 32 ans, Doba Teko regarde l’avenir de l’investissement avec optimisme. Il espère que le projet réduira le chômage dans la zone. Mais il a refusé de quitter la zone pour la même raison que Gudeta.

« La seule chose que nous demandons au gouvernement c’est de nous donner une compensation raisonnable », a dit Doba. 

Mais comme mesure temporaire, l’entreprise s’est actuellement installée à Alage Agricultural TVET College sur un terrain de 200 hectares. Elle y cultive du maïs et du sorgho pour alimenter les six mille vaches laitières dont l’on prévoit que la reproduction commencera dans un mois, selon Yirgalem. 

European Food a aussi demandé 1000 hectares de terres pour expansion à Alage. 

Les vaches reproductrices, selon Yirgalem, sont en train d’être croisées en utilisant un système de transfert d’hormones, connu sous le nom de Embryo Transfer, ou l’hormone sera approvisionnée en France pour accoupler six mille vaches qui peuvent donner 32 litres de lait par jour. 

Actuellement, l’entreprise compte 77 travailleurs permanents à Alage et planifie d’augmenter le nombre total d’employés à 801 quand elle sera complètement opérationnelle. 

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