Plantations Socfin-Bolloré : une nouvelle usine bloquée par les communautés locales

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Un groupe de villageois bloque l’usine de la plantation Mbongo, Cameroun, le 28 avril 2015

Alliance internationale des riverains des plantations Socfin-Bolloré et ReAct | 29 avril 2015 [EN]

Plantations Socfin-Bolloré : une nouvelle usine bloquée par les communautés locales

Le mouvement lancé au Cameroun par les paysans privés de leurs terres par les plantations de palmiers à huile s’étend. Bolloré renvoie la responsabilité du conflit sur les actionnaires belges de la Socfin.

Alors que l’usine Socapalm de Dibombarri (Ouest Cameroun) est bloquée par les riverains depuis jeudi 23 avril, la plantation Socapalm de Mbongo est à son tour immobilisée depuis mardi 28 avril au matin par les communautés locales qui réclament la rétrocession des terres confisquées. A 5h de matin, plusieurs groupes de villageois se sont déployés dans la plantation. Trois cents bloquaient l’accès à l’usine principale tandis que trois autres groupes comportant une centaine de personnes chacun empêchaient le départ des ouvriers vers les champs de palmiers. Comme dans l’autre plantation, les autorités publiques jouent la carte de l’apaisement et ont refusé la demande de l’entreprise de recourir à la force pour évacuer les protestataires. Avec l’annonce de prochaines actions similaires dans d’autres plantations appartenant au même groupe au Liberia, au Cambodge, en Sierra Leone et en Côte d’Ivoire, le mouvement des paysans regroupé en alliance internationale devrait continuer à s’étendre dans les jours et semaines à venir.

Bolloré esquive sa responsabilité et charge Fabri

Les plantations Socapalm au Cameroun appartiennent au groupe Socfin, dont Bolloré est l’actionnaire principal 38,75%. Les rapports annuels de la Socfin décrivent une augmentation de 24% des surfaces plantées de palmiers à huile et d’hévéas en Afrique, passant de 87 303 à 108 465 ha entre 2011 et 2014. Selon les représentants des communautés, ces expansions se font sur des terres utilisées jusqu’alors par les communautés autochtones. Interpelé suite aux actions, Vincent Bolloré s’est dédouané en affirmant que « le Groupe Socfin est contrôlé majoritairement et dirigé par la famille belge Fabri ». Il avait pourtant tenté en octobre 2014 de résoudre les conflits en recevant des représentants des communautés locales issues de cinq pays à Paris. Mais Hubert Fabri avait condamné cette initiative. Il avait refusé de reconnaître les organisations des communautés locales, considérant les autorités publiques comme seules interlocuteurs légitimes. Six leaders villageois riverains de la plantation SRC au Liberia avaient alors été arrêtés le 5 janvier 2014 entraînant des protestations en solidarité dans les autres pays.

Le bras de fer pourrait se poursuivre avec l'Alliance internationale des riverains des plantations Socfin Bolloré créé en 2013 suite à la mise en relation par l’ONG ReAct des communautés affectée par la multinationale dans cinq pays. « Six mille personnes sont privées de leurs terres par les plantations Socfin au Cameroun, deux mille au Liberia, mille en Côte d’Ivoire, huit cent familles au Cambodge, deux cents au Sierra Leone, affirme Emmanuel Elong, président de l’Alliance. Nous dénonçons ensemble le non-respect du principe de consentement des populations qui est un principe clé du droit international et de la jurisprudence concernant les peuples autochtones. Bolloré ne tient pas ses promesses et fuit ses responsabilités. Hubert Fabri méprise tellement les communautés locales qu’il n’a jamais répondu à nos lettres. Nous n’avons d’autres choix que de nous battre jusqu’au bout. »

Contact presse :

Emmanuel Elong, Président de l’Alliance Internationale des riverains des plantations Socfin Bolloré 00237674529387

Relais en France : Eloise Maulet , coordinatrice ReAct, 06 38 01 25 94 [email protected]

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