Ministre malien du développement rural : L’agrobusiness ne doit pas inhiber l’effort des exploitations familiales

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Les pays africains sont tellement enclins à attirer des investissements étrangers qu’ils oublient souvent de prendre en compte les intérêts des populations locales qu’on déplace ou qu’on prive de leurs terres.
Le Soleil | 10 avril 2015

Selon le ministre malien du développement rural : L’agrobusiness ne doit pas inhiber l’effort des exploitations familiales

Participant à un colloque sur les investissements chinois en Afrique, le ministre malien du Développement rural, Denon Kassoum, a plaidé en faveur des entreprises agricoles familiales. A son avis, elles ne doivent pas être inhibées par le grand business noté dans l’agriculture.

Le ministre malien du Développement rural, Denon Kassoum, a déclaré que le grand business dans l’agriculture ne doit pas inhiber l’effort des entreprises agricoles familiales pour atteindre l’autosuffisance alimentaire des populations. M. Kassoum participait au colloque organisé par le Conseil pour le développement de la recherche en sciences sociales en Afrique (Codesria) sur les investissements chinois dans l’agriculture en Afrique, tenu, hier, à Dakar. Toutefois, il a reconnu qu’en Afrique, on négocie mal les investissements.

A son avis, les Africains doivent aller au-delà des emplois que vont générer les investisseurs étrangers sur le continent. Concernant la question foncière, Denon Kassoum a fait savoir qu’au Mali, à l’Office du Niger en particulier, les terres ne sont pas vendues à des investisseurs étrangers, mais leur sont attribuées sous forme de bail emphytéotique de 50 ans renouvelable. Il a noté que, malgré cette cohérence, il y a un certain nombre d’insuffisances constatées dans ce partenariat et qui vont être revues. Ces insuffisances sont, entre autres, liées à la difficulté de satisfaire la demande nationale en sucre et aux problèmes d’emplois des populations des zones concernées.

Pour sa part, Mme Nama Ouattara du Mali, qui faisait une communication sur « L’investissement agricole responsable : une étude de cas de l’agrobusiness chinois à l’Office du Niger », a souligné que les pays africains sont tellement enclins à attirer des investissements étrangers qu’ils oublient souvent de prendre en compte les intérêts des populations locales qu’on déplace ou qu’on prive de leurs terres. « J’aurais préconisé que les politiques d’attraction des investissements chinois ne se fassent pas sur des périodes de 20 ans ou de 50 ans », a-t-elle déclaré.

Selon M. Kassoum, la coopération entre le Mali et la Chine est en parfaite cohérence avec la politique de développement de Bamako. Il a donné en exemple le complexe sucrier de N-Sukala du Mali, un modèle de partenariat entre la Chine et le Mali qui a donné naissance à des pôles de compétitivité agricoles.

Ce colloque, qui réunit, depuis hier, à Dakar, des représentants des institutions, des décideurs et de la société civile, des chercheurs du Sénégal, du Mali, du Mozambique, de Chine, de Côte d’Ivoire et du Nigéria, a pour objectif principal de mobiliser la recherche, afin qu’elle contribue à la connaissance et à la compréhension de la présence de la Chine en Afrique et de la présence de l’Afrique en Chine. Elle vise également à mieux orienter la coopération sino-africaine dans le domaine de l’agriculture et promouvoir les investissements chinois dans ce secteur.

Mamadou SY

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RTS | 10 avril 2015

Colloque investissement chinois dans l'agriculture en Afrique

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