La société civile camerounaise inquiété par l'annonce de suspension des activités de Herakles Farms

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« Cela ne peut être une bonne nouvelle de manière absolue, » estime Samuel Nguiffo. (Photo : http://www.palmwatchafrica.org)

Carmereco.com | 22/05/2013

La société civile camerounaise inquiété par l'annonce de suspension des activités de Herakles Farms

Par Kpoumie Hamed

Une partie de la société civile Camerounaise s’est montrée préoccupée par la décision prise par l’entreprise américaine Herakles Farm de «suspendre» ses activités au Cameroun, à la suite d’une «Injonction» du gouvernement Camerounais à travers le ministère des Forêts et de la Faune, a-t-on constaté lundi mardi 21 mai 2013. « Cela ne peut être une bonne nouvelle de manière absolue, car on ignore actuellement quelles sont les intentions de cette entreprise. Je doute cependant qu’elle va rester les bras croisées parce que dans la pratique internationale les contrats sont ficelés en tenant compte des problèmes qu’on pourrait être emmené à gérer plus tard. De mon point de vue il y a possibilité qu’elle poursuive le dialogue pour la forme et par la suite entraine le gouvernement camerounais devant un tribunal international pour demander des réparations, ou faire des pression sur lui en brandissant cette menace », a indiqué Samuel Guiffo, le principal Coordonnateur du centre pour l’Environnement et le Développement (CED) une Organisation non gouvernementale camerounaise spécialisée dans la protection des droit de communautés et qui a mené la vaste campagne internationale contre l’investissement américain.

Selon monsieur Guiffo, la décision du ministère des forêts de faire une injonction à l’entreprise américaine était certes justifiée, mais un tout petit peu précipitée. « le ministère n’avait pas besoin de prendre une action actuellement car l’entreprise possède des documents qui lui donne le droit d’exercer quel que soit la manière dont elle les a obtenus et que nous dénonçons bien évidement depuis le début. Selon des sources qui me sont propre, Herakles frappés par l’anti campagne mondiale n’est pas parvenu à mobiliser les capitaux nécessaires pour mener ce projet à son terme. A côté de mes sources, d’autres signes m’indiquaient qu’Herakles aurait lâché l’initiative de toute façon. Mais là le gouvernement lui donne une raison de sortir par une meilleure porte avec le risque qu’on dût lui payer de fortes indemnités » a ajouté monsieur Guiffo.

Depuis le début du mois de mai, le ministère camerounais des forêts a fait une forte pression sur le groupe critiquant ses méthodes. Une partie du gouvernement camerounais entrait ainsi dans un combat initié depuis fin 2011 dans le cadre d’une campagne internationale, qui dénonçait l’investissement du groupe américain au Cameroun le présentant comme l’image même de l’accaparement illicite des terres. Herakles Farm dans un communiqué signé le 18 mai 2013 dernier a indiqué qu’elle cessait ses activités au Cameroun à la suite d’injonction du gouvernement camerounais. Un communiqué à la limite de l’accusation qui met en avant l’engagement de l’entreprise dans le passé et pour le futur à se conformer à la règlementation locale et le désagrément que la situation entrainait avec la mise en congé de plus de 600 employés permanents.

En février 2012 le CED et le RELUFA avaient conjointement produit un rapport d’où il ressortait que ‘attribution de la concession foncière au groupe américain avait violé toutes plusieurs règles et loi en vigueur ou reconnues au Cameroun. « Ce contrat inaugure dans notre pays une nouvelle catégorie d’investissements. Ils rapportent peu à l’Etat, contribuent à violer les droits des populations, et peuvent coûter extrêmement chers en cas de recours à l’arbitrage. Les accaparements fonciers sont en train de se transformer en véritable bombe à retardement économique et sociale, et il est urgent qu’une réflexion soit conduite pour corriger cette tendance », avait indiqué à l’époque Samuel Guiffo qui dans le même temps proposait une relecture des contrats ainsi dénoncés. Pour les populations de la localité qui étaient concernées par l’occupation la nouvelle situation prend les allures d’un répit, tant que le gouvernement et la firme américaine ne s’accordent pas.

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