Macky Sall demande à revoir l’offre de Sen-Ethanol

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APS | 2012-07-19

Biocarburant : Macky Sall demande à revoir l’offre de Sen-Ethanol

Dakar, 19 juil (APS) - Le président Macky Sall a invité son gouvernement à se prêter à un arrangement "conforme aux intérêts du Sénégal" avec la société sénégalo-italienne Sen-Ethanol, qui envisageait de produire du biocarburant avant le retrait de son projet à Fanaye (Nord), pour raison de controverse, a appris l’APS, jeudi, de source officielle à Dakar.

‘’Le président de la République a également demandé au Premier ministre et aux membres du gouvernement concernés d’examiner les nouvelles propositions de Sen-Ethanol et de ne pas exclure l’idée d’accepter ses propositions si elles sont conformes aux intérêts du Sénégal’’, rapporte le communiqué du Conseil des ministres.

Fin octobre dernier, l'ancien gouvernement annonçait la suspension du projet d'affectation de 20.000 hectares à la production de biocarburants dans la communauté rurale de Fanaye. Ce retrait faisait suite aux appels de personnalités et associations de ressortissants de la zone concernée.

‘’Le gouvernement a décidé de suspendre le projet jusqu’à ce qu'il y ait un accord conciliant les différentes parties [en conflit à Fanaye]’’, déclarait l’ex-Premier ministre Souleymane Ndéné Ndiaye, prévenant toutefois qu’au cas contraire, le projet serait ‘’délocalisé ailleurs’’.

L’affectation de 20.000 ha au projet de production de biocarburants à Fanaye était à l’origine du conflit qui a occasionné deux morts et des dizaines de blessés graves. "SenEthanol" projetait de produire du biocarburant sur des terres revendiquées par les populations locales.

Partisan de l’exploitation agro-industrielle, le président de la communauté rurale de Fanaye, Karasse Kane, déclarait au quotidien Focus que ‘’le projet s’intéressait aux terres du Diéry, qui n’ont jamais été cultivées depuis nos ancêtres’’. Son coût global est de 18 milliards de francs CFA sur cinq ans.

Mais, deux chefs de village sur 47 s’y opposaient. Responsable local du Parti démocratique sénégalais (PDS, alors au pouvoir), M. Kane invoquait des raisons politiques à l’origine du conflit, né du rejet du rejet du projet agro-industriel sur fond de revendication de terres.

A l’époque, Serigne Mbacké Ndiaye, porte-parole de l'ancien président Abdoulaye Wade, situait les responsabilités au niveau de la collectivité locale, qui avait délibéré l’octroi des terres en question.

Ce projet italien propose en échanges de terres, 2.000 emplois journaliers rémunérés pour un montant estimé à 14 millions FCFA par jour, avec un montant de 500 millions pour les taxes municipales, ainsi que 800 autres millions destinés à la lutte contre la pauvreté, selon le président de la communauté rurale de Fanaye.

De son côté, le Conseil national de concertation et de coopération des ruraux (CNCR, société civile) qui avait exprimé ‘’sa profonde tristesse’’ suite aux deux morts et aux dizaines de blessés graves enregistrés dans le conflit du foncier local.

Cette plateforme d'ONG rappelait à l’ancien gouvernement ‘’la sensibilité de la question foncière au Sénégal’’, se disant ‘’convaincue que les problèmes qu’elle pose ne sauraient se régler par la multiplication des affrontements au sein même de nos communautés locales’’.

‘’Nous appelons l’État et les collectivités locales qui ont la charge de la gestion du foncier à éviter les décisions non concertées pouvant entrainer la discorde au sein des populations rurales’’, ajoutait l’organisation indépendante, dans un communiqué transmis à l’APS.

SAB
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