Pendant ce temps-là, le monopoly des terres arables continue

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Afficher Atlas du rachat des terres arables sur une carte plus grande

Marianne  | Lundi 14 Mars 2011

Maxime Bellec - Marianne

Chaque semaine, de nouveaux investisseurs annoncent qu'ils s'apprêtent à faire main basse sur des milliers d'hectares. A l'heure où les flambées des prix des matières premières sont toujours à craindre, ce petit atlas Google Maps donne une idée de la « guerre des terres arables » dans le monde.

La souveraineté alimentaire des États est un sujet récurrent de la politique internationale, et a toutes les raisons d'alarmer lorsque les prix des matières premières repartent à la hausse. En 2008, du continent africain aux Etats asiatiques, des émeutes de la faim ont éclaté en raison d'une flambée des prix des denrées alimentaires. Une hausse des prix sur laquelle les spéculations connaissent un bref ralentissement, bien qu'elles se maintiennent à un niveau important, comme l'explique le site d'information et de recherche économique Gecodia.

En lien avec ce problème, la possession des terres. Ces terres arables qui font l'objet de la convoitise d'investisseurs étrangers privés aussi bien que de fonds souverains d'Etats ne disposant pas eux-mêmes de suffisamment de surfaces cultivables. Ces transactions, plus ou moins compliquées selon les Etats (certains bradent leurs hectares de terres tandis que d'autres demandent au moins un accord formel des communautés locales) sont loin d'être toujours bien acceptées. Les raisons de l'acquisition de terres dans un pays étranger sont diverses mais souvent perçues comme une confiscation par la population locale. Et même quand une partie de la population peut s'y montrer favorable en raison de la création éventuelle d'emplois pour les locaux, de nombreuses ONG protestent contre ce qui est souvent vécu comme un « accaparement ». On peut donc parler d'une sorte de « guerre des terres arables », comme Virginie Raisson dans son ouvrage de 2010. (1).

Ce petit « atlas du rachat des terres arables » ne peut être exhaustif. Il rend simplement compte de quelques exemples récents du « Monopoly des terres cultivables » qui se joue quotidiennement dans le monde. Il distingue les acquisitions de multinationales et d'investisseurs privés (marqueurs bleus placés dans les pays vendeurs), de pays très gros acquéreurs de terres (2) via des fonds souverains (marqueurs rouges placés dans les pays acquéreurs), et de cas particuliers que l'on pourrait qualifier de « philanthropisme écolo » (marqueurs jaunes). La nature des exemples cités ici varie tout autant que les superficies en jeu, mais tous sont représentatifs de cette bataille des terres, les gouvernements étant contraints de trouver l'équilibre entre la prédation des investisseurs étrangers et les apports économiques que ceux-ci peuvent amener.

(1) 2033, Atlas des futurs du Monde, Robert Laffont, 2010.
(2) Au-delà du livre de Virginie Raisson, plusieurs sites web s'intéressent de près au problème, tels que Grain et Farmlandgrab. La provenance des chiffres repris ici est indiquée à la fin de chaque petit paragraphe.
(3) Ici encore, les informations proviennent de l'ouvrage de Virginie Raisson.

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