A Madagascar, les paysans pauvres ont besoin d’aide face au climat extrême et au manque de terres

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Source : CDCD-11.11.11

CNCD-11.11.11 | 1er septembre 2022

A Madagascar, les paysans pauvres ont besoin d’aide face au climat extrême et au manque de terres

A Madagascar, l’un des pays les plus pauvres du monde, plus de 90 % de la population survit avec moins de deux dollars par jour. La majorité des pauvres vivent dans les zones rurales. Le sud de l’île est en proie à la pire sécheresse depuis quatre décennies avec plus d’un million de personnes en situation d’insécurité alimentaire et 400 000 personnes menacées par la famine. Cette situation dramatique n’est causée ni par une guerre ni par un conflit, mais essentiellement par le changement climatique.

Les phénomènes climatiques extrêmes (sécheresses, cyclones, etc.) se multiplient et rendent l’activité agricole très précaire, au point que les Nations Unies parlent de la première crise de la faim causée par le réchauffement climatique. Un comble pour une région du monde qui n’y a en rien contribué, mais qui en paie maintenant les lourdes conséquences.

Quand on interroge les communautés rurales du pays sur leurs difficultés, toutefois, c’est le manque de terre qui est cité en premier. Et les politiques menées par le gouvernement n’arrangent rien ! Les dirigeants du pays, encouragés par les bailleurs de fonds internationaux, considèrent que l’ouverture économique des frontières est la seule issue possible de la pauvreté. Plutôt que de soutenir l’agriculture locale, ils se tournent vers la facilité à rendement presque immédiat : l’agriculture d’exportation, même si ce type d’agriculture ne nourrit pas la population locale (voir encadré ci-dessous).

Face à cette situation, l’ONG Entraide et Fraternité poursuit à Madagascar un travail long de soutien aux communautés paysannes, avec l’aide de l’Opération 11.11.11. Amorcé depuis plusieurs années en étroite collaboration avec des associations malgaches, le programme a déjà montré son efficacité en permettant d’obtenir plus de 10 000 certificats fonciers. Dans les prochaines années, l’objectif est de 40.000 parcelles de terres supplémentaires face aux risques d’accaparement de l’agro-business.

Le programme offre également des aides aux activités agricoles et commerciales. Les familles peuvent bénéficier de formations aux techniques de production agro-écologiques, plus résilientes aux impacts climatiques. Un exemple ? Des barrages hydro-agricoles sont construits pour gérer l’eau bien plus efficacement. Un soutien est également apporté pour une meilleure commercialisation des produits. Le but est que les revenus augmentent de 50%.

Des accaparements soutenus par les contribuables belges

Le manque d’accès à la terre est l’une des causes principales de la pauvreté agricole à Madagascar. Loin de chercher à remédier à ce problème, le gouvernement malgache compte, dans les dix prochaines années, octroyer quatre millions d’hectares de terre à des grandes entreprises privées pour renforcer les exportations agricoles. Cette surface dédiée à l’agro-industrie est gigantesque puisqu’elle dépasse la totalité des terres cultivées par les paysans et paysannes malgaches sur l’ensemble de l’île !

Ces accaparements de terres sont inacceptables d’autant qu’ils se réalisent souvent grâce à de l’argent public, y compris venant de la Belgique. La banque belge de développement (BIO), 100 % publique, soutient en effet des projets contraires aux intérêts des communautés rurales malgaches. Un rapport récent, réalisé par le CNCD-11.11.11 et ses organisations membres, pointe le cas de JTF, filiale de la multinationale Tozzi Green, qui a fait construire des centrales hydrauliques sans tenir compte de ses conséquences pour la biodiversité et les communautés. En 2019, des villageois ont protesté contre la construction prévue d’un nouveau barrage de 40 mètres : ce projet aurait déplacé des milliers de personnes et noyé 1 000 hectares de terre…

Cette politique inacceptable est dénoncée par le CNCD-11.11.11 et ses organisations membres auprès des pouvoirs publics belges. Entraide et Fraternité a notamment développé une campagne appelée Pas d’accaparement avec notre argent.


 

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