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Le Kazakhstan interdit ses terres arables aux étrangers sur fond de sentiment antichinois
Nur-Sultan | Le président du Kazakhstan a promulgué jeudi une loi interdisant la vente de terres agricoles à des étrangers, sur fond de protestations dirigées contre les investissements de la Chine, pays voisin de cette ex-république soviétique d'Asie centrale.
Cette législation pérennise un moratoire en vigueur depuis 2016 et des manifestations, nourries par un sentiment antichinois, contre un projet du gouvernement de l'époque de faciliter l'accès au marché des terres arables à des investisseurs étrangers.
Le président Kassym-Jomart Tokaïev a promulgué jeudi la loi alors que des formations d'opposition prévoient ce week-end de nouvelles protestations pour dénoncer des projets chinois.
Le militant d'opposition Janbolat Mamaï a réagi sur Facebook en saluant une «victoire», mais il a néanmoins appelé à une manifestation samedi à Almaty, capitale économique kazakhe.
«Nous mettrons en garde les autorités que jamais nous ne louerons ou vendrons des terres à des étrangers et nous devons protester contre la construction de 56 usines chinoises», a-t-il écrit.
Le gouvernement du Kazakhstan entretient de bonnes relations avec Pékin et est l'un de ses partenaires dans le grand projet des «Nouvelles routes de la soie» qui visent notamment à améliorer les liaisons commerciales entre la Chine et le reste du monde.
Mais les détracteurs de Pékin craignent de voir peu à peu le Kazakhstan, pays riche en hydrocarbures et en minerais, devenir un vassal de la Chine, où sont en outre réprimées les minorités musulmanes, les Ouïghours en premier lieu mais aussi les Kazakhs.