Vivafrik | 24 mars 2021
RDC : Le nouveau rapport de l’Oakland Institute dévoile les investisseurs finançant les plantations de palmiers à huile de PHC
Par Moctar FICOU
Les communautés de Lokutu, Yaligimba et Boteka subissent toujours de plein fouet les affres de la faim et de la pauvreté mais aussi sont victimes des atteintes graves liés aux droits humains et à l’environnement. Ces communautés ont été déplacées par les autorités coloniales belges en 1911 pour établir des plantations de palmiers à huile.
Les efforts consentis par ces communautés pour négocier la restitution de leurs terres se heurtent à une violente répression de la part des forces de sécurité des plantations, impliquant des détentions illégales, des passages à tabac, des tortures et même des meurtres, dénonce le nouveau rapport de l’Oakland Institute dont copie nous est parvenue.
La preuve, les efforts de la communauté pour récupérer 100 000 hectares de leurs terres ancestrales, initialement saisies il y a plus d’un siècle pour des plantations de palmiers à huile, sont confrontés à une répression violente, des arrestations illégales et des meurtres, un nouveau rapport de l’Oakland Institute — Sur les pas du roi Leopold : Les investisseurs dans les plantations de palmiers à huile de PHC en République démocratique du Congo — dévoile les noms des investisseurs finançant les plantations en RDC, lit-on dans le rapport.
Les communautés de Lokutu, Yaligimba et Boteka en RDC ont été déplacées de force en 1911 par les autorités coloniales belges pour établir des plantations de palmiers à huile. Les moyens de subsistance en ont été gravement touchés – la faim et la pauvreté sont répandues tandis que le déversement de déchets industriels non traités a pollué une source majeure d’eau potable. Les membres des communautés travaillant comme ouvriers dans les plantations sont soumis à des salaires impayés et à des conditions de travail dangereuses.
Notre source rappelle qu’en février 2021, alors que les communautés se réunissaient pour faire part de leurs griefs à une délégation de Straight KKM – les nouveaux propriétaires des concessions – les forces de sécurité ont réprimé la manifestation et arrêté un groupe de manifestants pacifiques. Pendant leur détention, des membres de la communauté auraient été soumis à des conditions inhumaines et à la torture. Lors d’un autre incident, Blaise Mokwe, un villageois de 33 ans, a été faussement accusé d’avoir volé des fruits de palme dans la plantation et battu par les gardes de sécurité de PHC le 15 février 2021. Il est décédé des suites de ses blessures quelques jours plus tard.
Sur les pas du roi Léopold dévoile qui sont les investisseurs actuels qui financent les plantations de PHC via plusieurs fonds d’investissement. Straight KKM appartient à divers fonds affiliés à Kuramo Capital Management — qui dit être la « principale société indépendante de gestion d’investissements en Afrique ». Parmi les investisseurs de premier plan, se trouvent l’Université du Michigan Endowment, le Bill & Melinda Gates Foundation Trust, le Government Employees Pension Fund et la Public Investment Corporation d’Afrique du Sud, et le Royal County of Berkshire Pension Scheme, entre autres.
« Alors que plusieurs investisseurs prétendent promouvoir des investissements socialement responsables et durables sur le plan environnemental, ils ferment les yeux sur l’héritage des abus dans les concessions PHC. Grâce à leurs participations dans différents fonds et sociétés, ces fonds de pension, fondations et fonds d’université parviennent à se distancer de la société PHC et du long historique d’abus envers les communautés locales tout en recherchant un bon retour sur investissement », a notifié Andy Currier, auteur du rapport.
Pour Frédéric Mousseau, le directeur des politiques de l’Oakland Institute, « ces investisseurs sont directement responsables des vols de terres et des violations des droits de l’homme perpétrés contre les communautés locales et doivent immédiatement revoir leurs engagements financiers envers Kuramo Capital Management. Ils doivent être tenus pour responsables de ces abus et prendre des mesures immédiates pour restituer les terres aux communautés.
Moctar FICOU / VivAfrik
RDC : Le nouveau rapport de l’Oakland Institute dévoile les investisseurs finançant les plantations de palmiers à huile de PHC
Par Moctar FICOU
Les communautés de Lokutu, Yaligimba et Boteka subissent toujours de plein fouet les affres de la faim et de la pauvreté mais aussi sont victimes des atteintes graves liés aux droits humains et à l’environnement. Ces communautés ont été déplacées par les autorités coloniales belges en 1911 pour établir des plantations de palmiers à huile.
Les efforts consentis par ces communautés pour négocier la restitution de leurs terres se heurtent à une violente répression de la part des forces de sécurité des plantations, impliquant des détentions illégales, des passages à tabac, des tortures et même des meurtres, dénonce le nouveau rapport de l’Oakland Institute dont copie nous est parvenue.
La preuve, les efforts de la communauté pour récupérer 100 000 hectares de leurs terres ancestrales, initialement saisies il y a plus d’un siècle pour des plantations de palmiers à huile, sont confrontés à une répression violente, des arrestations illégales et des meurtres, un nouveau rapport de l’Oakland Institute — Sur les pas du roi Leopold : Les investisseurs dans les plantations de palmiers à huile de PHC en République démocratique du Congo — dévoile les noms des investisseurs finançant les plantations en RDC, lit-on dans le rapport.
Les communautés de Lokutu, Yaligimba et Boteka en RDC ont été déplacées de force en 1911 par les autorités coloniales belges pour établir des plantations de palmiers à huile. Les moyens de subsistance en ont été gravement touchés – la faim et la pauvreté sont répandues tandis que le déversement de déchets industriels non traités a pollué une source majeure d’eau potable. Les membres des communautés travaillant comme ouvriers dans les plantations sont soumis à des salaires impayés et à des conditions de travail dangereuses.
Notre source rappelle qu’en février 2021, alors que les communautés se réunissaient pour faire part de leurs griefs à une délégation de Straight KKM – les nouveaux propriétaires des concessions – les forces de sécurité ont réprimé la manifestation et arrêté un groupe de manifestants pacifiques. Pendant leur détention, des membres de la communauté auraient été soumis à des conditions inhumaines et à la torture. Lors d’un autre incident, Blaise Mokwe, un villageois de 33 ans, a été faussement accusé d’avoir volé des fruits de palme dans la plantation et battu par les gardes de sécurité de PHC le 15 février 2021. Il est décédé des suites de ses blessures quelques jours plus tard.
Sur les pas du roi Léopold dévoile qui sont les investisseurs actuels qui financent les plantations de PHC via plusieurs fonds d’investissement. Straight KKM appartient à divers fonds affiliés à Kuramo Capital Management — qui dit être la « principale société indépendante de gestion d’investissements en Afrique ». Parmi les investisseurs de premier plan, se trouvent l’Université du Michigan Endowment, le Bill & Melinda Gates Foundation Trust, le Government Employees Pension Fund et la Public Investment Corporation d’Afrique du Sud, et le Royal County of Berkshire Pension Scheme, entre autres.
« Alors que plusieurs investisseurs prétendent promouvoir des investissements socialement responsables et durables sur le plan environnemental, ils ferment les yeux sur l’héritage des abus dans les concessions PHC. Grâce à leurs participations dans différents fonds et sociétés, ces fonds de pension, fondations et fonds d’université parviennent à se distancer de la société PHC et du long historique d’abus envers les communautés locales tout en recherchant un bon retour sur investissement », a notifié Andy Currier, auteur du rapport.
Pour Frédéric Mousseau, le directeur des politiques de l’Oakland Institute, « ces investisseurs sont directement responsables des vols de terres et des violations des droits de l’homme perpétrés contre les communautés locales et doivent immédiatement revoir leurs engagements financiers envers Kuramo Capital Management. Ils doivent être tenus pour responsables de ces abus et prendre des mesures immédiates pour restituer les terres aux communautés.
Moctar FICOU / VivAfrik