La Croix Africa | 11 mars 2020
À Abidjan, l’Église ouest-africaine à l’heure de Laudato Si
Du 9 au 14 mars, évêques, prêtres et laïcs membres des Caritas, Commissions justice et paix, et pastorale des migrants des conférences épiscopales d’Afrique de l’ouest sont en travaux à Abidjan pour proposer des solutions aux problèmes de l’accaparement des terres et la destruction de l’environnement.
« Si nous ne travaillons pas à trouver les voies et moyens pour aider nos communautés et nos gouvernants en attirant leur attention sur leur responsabilité, c’est nous-mêmes qui pouvons être objet de destruction », a prévenu le père Joseph Aka, secrétaire général de Conférence épiscopale régionale de l’Afrique de l’ouest (Cerao), mardi 10 mars, à l’ouverture de l’« atelier Laudato si » autour du thème : « droits fonciers et environnementaux de la communauté ».
Au nom de la mondialisation ou du commerce mondial, estime la Cerao, dont la 8e session du Conseil permanent s’est déroulée mi-février à Abidjan sur ces questions, les violations commises par les sociétés transnationales sur les communautés sont nombreuses. Il s’agit du non-respect des droits des communautés sur leurs terres, la pollution de l’eau et de l’environnement qui ont pour conséquence le chômage, la migration illégale, l’insécurité alimentaire, le changement climatique etc.
À la suite de cette session de son Conseil permanent et à l’approche du 5e anniversaire de l’encyclique « Laudato si » du pape François, une vingtaine de responsables nationaux de Caritas, des commissions justice et paix, et de la pastorale de la mer et l’apostolat des migrants, des pays membres de la Cereao pour trouver des solutions aux problèmes de l’accaparement des terres et la destruction de l’environnement.
La terre renferme l’identité
Car, comme le fera remarquer Mgr Paulo Borgia, nonce apostolique en Côte d’Ivoire qui a participé à l’ouverture des travaux, être propriétaire d’une terre en Afrique, « ce n’est pas revendiquer un quelconque titre foncier, mais exprimer une identité. » « Il est un fait indéniable : la terre a une importance majeure dans le contexte africain, car elle renferme l’identité, l’ascendance et le cœur, aussi bien d’une personne que d’une communauté », a-t-il précisé.
Les nombreux hectares de terres arables africaines attisent bien des appétits tant des grandes firmes que d’élites locales, a expliqué le nonce apostolique. Citant une récente étude d’approche de Laudato si en lien avec les questions foncières en Afrique, le nonce apostolique a révélé que 37 % des acquisitions foncières à grande échelle dans le monde se réalisent en Afrique et provoquent, par conséquent, un exode massif des populations. De plus, « la plupart de ces terres acquises sont des savanes tropicales et des rives de grands fleuves en dehors des forêts tropicales humides, ce qui constitue une menace sérieuse pour la biodiversité et les ressources en eau et en sols du continent », a-t-il ajouté.
Déclaration régionale
Face à tous ces dangers, un instrument contraignant pour lutter contre les problèmes liés à l’accaparement des terres – qui concerne également l’Asie et l’Amérique latine – est en cours d’élaboration aux Nations Unies par le groupe de travail intergouvernemental sur les entreprises et les droits de l’homme.
L’atelier d’Abidjan qui s’achève le 14 mars, va permettre aux évêques, prêtres et laïcs de la Cerao réunis avec des experts de produire une déclaration régionale pour appuyer ce groupe de travail et demander aux gouvernements de la Cedeao de soutenir l’initiative onusienne.
Les participants doivent en outre élaborer et mettre en place des stratégies pour la mise en œuvre des résolutions de la 3e Assemblée plénière de la Cerao sur le développement humain intégral et proposer des voies de collaboration entre les acteurs étatiques et non étatiques pour la promotion de l’écologie intégrale dans l’espace ouest-africain.
Guy Aimé Eblotié, à Abidjan
À Abidjan, l’Église ouest-africaine à l’heure de Laudato Si
Du 9 au 14 mars, évêques, prêtres et laïcs membres des Caritas, Commissions justice et paix, et pastorale des migrants des conférences épiscopales d’Afrique de l’ouest sont en travaux à Abidjan pour proposer des solutions aux problèmes de l’accaparement des terres et la destruction de l’environnement.
« Si nous ne travaillons pas à trouver les voies et moyens pour aider nos communautés et nos gouvernants en attirant leur attention sur leur responsabilité, c’est nous-mêmes qui pouvons être objet de destruction », a prévenu le père Joseph Aka, secrétaire général de Conférence épiscopale régionale de l’Afrique de l’ouest (Cerao), mardi 10 mars, à l’ouverture de l’« atelier Laudato si » autour du thème : « droits fonciers et environnementaux de la communauté ».
Au nom de la mondialisation ou du commerce mondial, estime la Cerao, dont la 8e session du Conseil permanent s’est déroulée mi-février à Abidjan sur ces questions, les violations commises par les sociétés transnationales sur les communautés sont nombreuses. Il s’agit du non-respect des droits des communautés sur leurs terres, la pollution de l’eau et de l’environnement qui ont pour conséquence le chômage, la migration illégale, l’insécurité alimentaire, le changement climatique etc.
À la suite de cette session de son Conseil permanent et à l’approche du 5e anniversaire de l’encyclique « Laudato si » du pape François, une vingtaine de responsables nationaux de Caritas, des commissions justice et paix, et de la pastorale de la mer et l’apostolat des migrants, des pays membres de la Cereao pour trouver des solutions aux problèmes de l’accaparement des terres et la destruction de l’environnement.
La terre renferme l’identité
Car, comme le fera remarquer Mgr Paulo Borgia, nonce apostolique en Côte d’Ivoire qui a participé à l’ouverture des travaux, être propriétaire d’une terre en Afrique, « ce n’est pas revendiquer un quelconque titre foncier, mais exprimer une identité. » « Il est un fait indéniable : la terre a une importance majeure dans le contexte africain, car elle renferme l’identité, l’ascendance et le cœur, aussi bien d’une personne que d’une communauté », a-t-il précisé.
Les nombreux hectares de terres arables africaines attisent bien des appétits tant des grandes firmes que d’élites locales, a expliqué le nonce apostolique. Citant une récente étude d’approche de Laudato si en lien avec les questions foncières en Afrique, le nonce apostolique a révélé que 37 % des acquisitions foncières à grande échelle dans le monde se réalisent en Afrique et provoquent, par conséquent, un exode massif des populations. De plus, « la plupart de ces terres acquises sont des savanes tropicales et des rives de grands fleuves en dehors des forêts tropicales humides, ce qui constitue une menace sérieuse pour la biodiversité et les ressources en eau et en sols du continent », a-t-il ajouté.
Déclaration régionale
Face à tous ces dangers, un instrument contraignant pour lutter contre les problèmes liés à l’accaparement des terres – qui concerne également l’Asie et l’Amérique latine – est en cours d’élaboration aux Nations Unies par le groupe de travail intergouvernemental sur les entreprises et les droits de l’homme.
L’atelier d’Abidjan qui s’achève le 14 mars, va permettre aux évêques, prêtres et laïcs de la Cerao réunis avec des experts de produire une déclaration régionale pour appuyer ce groupe de travail et demander aux gouvernements de la Cedeao de soutenir l’initiative onusienne.
Les participants doivent en outre élaborer et mettre en place des stratégies pour la mise en œuvre des résolutions de la 3e Assemblée plénière de la Cerao sur le développement humain intégral et proposer des voies de collaboration entre les acteurs étatiques et non étatiques pour la promotion de l’écologie intégrale dans l’espace ouest-africain.
Guy Aimé Eblotié, à Abidjan