M. Alphonse Mongulu Boyoha, membre de RIAO-RDC, au cours de la dernière réunion avec le panel du mécanisme de plainte de la banque de développement allemande (DEG), à Lokutu à la fin du mois d'août dernier.
RIAO-RDC | 28 octobre 2019
Harcèlement et arrestations arbitraires de défenseurs des terres en RD Congo
Les leaders communautaires et chefs coutumiers des régions impactées par les plantations de la société canadienne PHC-Feronia en République Démocratique du Congo (RDC) continuent à subir toutes sortes de violations massives de droits humains de la part de ladite société et ses complices des services étatiques congolais.
Le vendredi 25 et samedi 26 octobre 2019, M. Mongulu Boyoha Alphonse et son fils Bonyonge Gabuy ont été kidnappés la nuit dans leur communauté de Mwingi, District de Lokutu, Province de Tshopo par des hommes en uniformes en provenance de la capitale provinciale Kisangani, sous mandat du procureur général, suite à une plainte de la PHC-Feronia dont les raisons réelles ne sont pas encore connues.
M. Mongulu Boyoha est un membre de l'organisation non-gouvernementale RIAO-RDC et défenseur des terres de sa communauté. Il est actif dans le processus de plainte que les communautés des environs de Lokutu sont en train de mener contre PHC-Feronia pour l'occupation illégale de leurs terres dans le cadre du mécanisme de plainte de la banque de développement allemande (DEG). Au cours de la dernière réunion avec le panel du mécanisme de plainte, à Lokutu à la fin du mois d'août dernier, M. Mongulu Boyoha avait prévenu les membres du panel que la participation des membres de la communauté au réunion dans le cadre du processus de la médiation les mettaient à haut risque vis-à-vis de la société. Il avait sollicité la garantie sécuritaire auprès des membres du panel.
Selon l'information à la possession de RIAO-RDC, M. Mongulu Boyoha est accusé de vol de noix de palme des plantations de PHC-Feronia, une accusation qui est souvent utilisée par les policiers et les gardes industrielles de PHC-Feronia pour harceler les communautés riveraines des plantations. Il est aussi accusé d'avoir entretenue une milice contre les gardes industrielles.
Au cours de son audition devant l'officier de la police judiciaire à Lokutu le samedi 25 octobre, M. Mongulu Boyoha a reconnu qu'il est membre du RIAO-RDC à Lokutu. On lui a posé des questions, dont voici la teneure :
- Votre organisation a mis en place une milice pour combattre les GI, tu peux le reconnaître ?
- Qui est votre chef ici ?
- Quels moyens utilisés-vous pour transmettre vos informations sur le plan international ?
- Comment est-ce que vous communiquez avec votre chef Jean-François Mombia ?
- Peux-tu nous conduire et citer les noms de tous vos membres dans les plantations et partout où ils se trouvent à Lokutu ?
RIAO-RDC condamne avec la dernière énergie ses menaces musclées sur ses membres. Ces intimidations, attaques et acharnement contre les membres d'une organisation de défense de droits humain, reconnue officiellement, font suite à une série d'arrestations de sept autres membres de RIAO-RDC ou leaders communautaires à Lokutu et ses environs entre le 12 et le 15 septembre 2019.
Le RIAO-RDC et ses partenaires internationaux exigent la libération immédiate et sans conditions de M. Mongulu Boyoha, son fils et les sept autres membres de RIAO-RDC et leaders communautaires qui sont actuellement en détention à la prison centrale de Kisangani sous l'impulsion de la PHC-Feronia.
Pour plus d'information :
Jean-François Mombia Atuku
PCA RIAO-RDC
Tel. : +221 77 346 96 21
Email : [email protected]