RIAO-RDC | 6 avril 2018
Kinshasa-RDC, 04 Avril 2018
Feronia et ses soutiens doivent arrêter de faire signer les cahiers de charge par la force et la violence
COMMUNIQUE
Kinshasa-RDC, 04 Avril 2018
RIAO-RDC soutient les communautés de RDC impactées par les plantations de palmiers à huile de l’entreprise canadienne FERONIA Inc. Cette entreprise appartient et est financée par plusieurs banques de développement européennes (DFIs). Récemment, FERONIA a mis en place une politique agressive à l’encontre des leaders des communautés locales en les forçant à signer des mémorandums d’endente, appelés ‘cahier des charges’.
En date du 12 mars 2018 , d'après l'information reçue du chef LIFAFU du village YAOSELO, des paramilitaires travaillant pour la société de gardiennage TANGANYIKA, contractée par FERONIA, ont procédé à l'arrestation d'un mineur répondant au nom de BOAMBO LILEMBA ( village YAOSELO toujours en conflit grave avec mort d'homme contre les menaces de FERONIA) attrapé avec quelques noix de palmiers dans ses poches aux environs de la plantation de YAMBULA . Ce garçon a été torturé et transféré à la prison de Yangambi.
Toujours au mois de mars 2018, à BOTEKA nous avons observé des fortes tensions entre FERONIA et des communautés qui protestent contre les opérations des bornages clandestins basés sur de faux cahiers de charges.
À Boteka, les communautés ont organiséune marche de mécontentement à l'instar de celle de Lokutu en octobre 2017 au cours de laquelle les communautés affectées on demandé le départ immédiat avec réparation des préjudices de FERONIA suite à l'occupation illégale et l’usurpation de leurs droits Communautaires.
Il faut soulever qu'en janvier 2018 il avait eu un autre affrontement grave entre les communautés et FERONIA dont l’un des conducteurs avait écrasé une femme et ses deux petits enfants. Cela a porté une révolte des Communautés qui avait abouti à la mort de 2 policiers de la police National Congolaise.
Selon les observations du RIAO et nos analyses, FERONIA est très engagé à finaliser et conclure avec ces Cahiers de charges frauduleux avant le changement de régime politique qui est proche. Ceci afin de ne pas être inquiétés par la justice.
Dans ce sens, FERONIA a engagé de nouvelles personnes pour faire avancer son travail d’obligation de signature de cahiers de charge malgré le refus des Communautés. Au nombre de ses personnes, Mr Hugues Ekani, un ancien employé de OLAM au Gabon.
Cette stratégie ne fonctionne quand même pas et l’entreprise utilise désormais certains membres de la Communauté. Selon nos sources, FERONIA avait versé des « pots de vin »à ces personnes afin d’obtenir leur soutien.
FERONIA et le gouverneur de Tshopo se sont entendus pour mettre beaucoup de pression sur les chefs des communautés situées autour de la plantation de Lokutu. Ils ont finalement réussi à les faire signer ces Cahiers de Charge à Kisangani, avec une très forte présence policière dans les lieux.
Apres cette signature « forcée » et qui ne respectent pas les règles en la matière, les Communautés ont rencontré le RIAO afin de dénoncer cette pratique et contester les documents que leurs chefs ont été obligés de signer.
A travers un Memo, les Communautés se dissocient donc de ces Documents signés qui ne sauraient garantir leur adhésion à cette énième action de FERONIA à continuer à « abuser » de populations sans défense.
Pis, les Chefs coutumiers et leaders Communautaires initient des Pétitions de Contestation à effet d’annuler toute validité des signatures obtenus sous la pression et la torture psychologique.
Les Mémos sont en annexe.