
Des paysans sierra-léonais dénoncent « des accaparements de terres sous couvert d’investissements » par la Société financière des caoutchoucs (Socfin)
Sierra Léone : des activistes dénoncent les accaparements de terres agricoles par la Socfin
(Agence Ecofin) - Très active dans les palmeraies sierra-léonaises, la Société financière des caoutchoucs (Socfin) s’attire les foudres des producteurs locaux. Réunis au sein de l’association des propriétaires terriens et des exploitants de Malen (MALOA), ces derniers dénoncent « des accaparements de terres sous couvert d’investissements. »
« Nous voulons des investisseurs. Nous nous opposons à ce que des personnes viennent s’approprier toutes nos ressources sans notre consentement », s’indigne Shiaka Sama (photo à gauche), le porte-parole de l’association.
Le ressentiment des populations locales est d’autant plus grand qu’elles s’estiment abusées. « Lorsqu’en 2011 la Socfin a signé avec le gouvernement un bail de 50 ans sur 6500 hectares de palmeraies, elle a promis aux populations locales de significatives compensations pour leurs terres perdues, des investissements et des emplois. Des engagements demeurés lettre morte », explique t-il.
Si les propriétaires fonciers concernés ont reçu près de 177 dollars US par acre, le malaise n’en demeure pas moins vif. Alors que certains estiment qu’on leur a forcé la main pour signer, d’autres dénoncent une somme tout simplement dérisoire.
Les différentes actions de protestation ont déjà valu aux activistes des condamnations à des amendes et des peines de prison.
Souha Touré