Journal du Mali - 18/04/2014
Accaparement des terres et globalisation : la FDS tire la sonnette d’alarme
Par Modibo FOFANA
L’accaparement des terres, la globalisation et le leadership féminin tels étaient au centre d’un débat entre les journalistes et les membres de la fondation pour le développement au Sahel (FDS)
C’était au siège de la dite fondation à Bandialan II le jeudi 17 avril. La rencontre était organisée par la FDS, le Groupe d’Entraide pour la promotion de la Famille (GEPF) en collaboration avec PAN AFRICA de Dakar et sur financement de PAN.
Le premier thème exposé par le conférencier Souleymane Dembélé de la Coalition des Alternatives Africaines Dette et Développement (CAD-Mali) portait sur la globalisation, son origine et son évolution. Selon lui, cette globalisation est sous l’influence du Fonds Monétaire International (FMI), la Banque Mondiale, l’Union Européenne afin d’asphyxier les économies non compétitives des Etats africains. La globalisation, poursuit-t-il, passe par l’imposition de leur politique, leur idéologie, les stratégies financières, commerciales et culturelles. Par conséquent les impacts négatifs sur les travailleurs, l’inégalité sur les pays, les producteurs, l’environnement. C’est ainsi que M Dembélé pointe du doigt les multinationales qui sont les forces motrices de la mondialisation. « Ils sont en mesure de dicter leurs pouvoirs. Les entreprises multinationales sont en train de devenir la véritable puissance. Ils accèdent aux produits et aux ressources naturelles des pays d'accueil à vil prix » dit –t-il.
L’accaparement des terres
Un autre temps fort de cette conférence était la communication sur l’accaparement des terres au détriment des populations locales. En effet, dans plusieurs pays africains, selon une tradition multiséculaire, « la terre ne se vend pas ». L’accaparement des terres apparait alors comme un phénomène brutal qui remet en cause les pratiques ancestrales traditionnelles, et qui hypothèque l’avenir des générations futures. Ce phénomène d’acquisition de terres à grande échelle est surtout en expansion depuis la crise alimentaire de 2008. Avec ce phénomène, d’après le conférencier, la souveraineté alimentaire est fortement menacée car les pauvres paysans sont spoliés de leurs terres au profit des puissances. «L’existence de la population est liée à la terre, de même que sa survie », déclare M Dembélé.
Pour atténuer les inquiétudes des populations victimes des accaparements des terres, la Banque mondiale et alliés ont mis en place une opération qualifiée de « gagnant – gagnant ». « C’est une stratégie de légitimation de la prise de contrôle des terres maliennes et africaines par les investisseurs privés et les Etats étrangers et les fonds de pension » précise le conférencier. Il a pris comme exemple dans l’Office du Niger où les multinationales se cachent derrière les investisseurs nationaux pour exploiter les terres agricoles à des centaines hectares. Pour appuyer son propos, il citera « le cas de GDCM qui exploite plus 100 000 hectares ».
Genre et agriculture
Mais avant la série de communications, la restitution de l’atelier sur le leadership féminin organisée à Dakar du 24 au 29 janvier dernier a été exposée par les participantes. Le Mali était représenté par Mmes Traoré Fanta Keita, et Racky Traoré à travers la FDS. Selon Raky Traoré, le but de l’atelier était de constituer un pôle de femmes rurales leaders capables d’acquérir et de comprendre les problèmes actuels. « Et dans un deuxième temps, il s’agit de retransmettre les connaissances acquises à leurs communautés et organisations respectives » explique –t- elle. A Dakar, l’atelier a réuni 24 femmes du Sénégal, du Benin, du Mali, toutes leaders d’association et groupement des femmes, d’organisation de la société civile qui sont des agricultrices, des femmes rurales concernées par les questions de genre, d’agriculture et de sécurité alimentaire.
Accaparement des terres et globalisation : la FDS tire la sonnette d’alarme
Par Modibo FOFANA
L’accaparement des terres, la globalisation et le leadership féminin tels étaient au centre d’un débat entre les journalistes et les membres de la fondation pour le développement au Sahel (FDS)
C’était au siège de la dite fondation à Bandialan II le jeudi 17 avril. La rencontre était organisée par la FDS, le Groupe d’Entraide pour la promotion de la Famille (GEPF) en collaboration avec PAN AFRICA de Dakar et sur financement de PAN.
Le premier thème exposé par le conférencier Souleymane Dembélé de la Coalition des Alternatives Africaines Dette et Développement (CAD-Mali) portait sur la globalisation, son origine et son évolution. Selon lui, cette globalisation est sous l’influence du Fonds Monétaire International (FMI), la Banque Mondiale, l’Union Européenne afin d’asphyxier les économies non compétitives des Etats africains. La globalisation, poursuit-t-il, passe par l’imposition de leur politique, leur idéologie, les stratégies financières, commerciales et culturelles. Par conséquent les impacts négatifs sur les travailleurs, l’inégalité sur les pays, les producteurs, l’environnement. C’est ainsi que M Dembélé pointe du doigt les multinationales qui sont les forces motrices de la mondialisation. « Ils sont en mesure de dicter leurs pouvoirs. Les entreprises multinationales sont en train de devenir la véritable puissance. Ils accèdent aux produits et aux ressources naturelles des pays d'accueil à vil prix » dit –t-il.
L’accaparement des terres
Un autre temps fort de cette conférence était la communication sur l’accaparement des terres au détriment des populations locales. En effet, dans plusieurs pays africains, selon une tradition multiséculaire, « la terre ne se vend pas ». L’accaparement des terres apparait alors comme un phénomène brutal qui remet en cause les pratiques ancestrales traditionnelles, et qui hypothèque l’avenir des générations futures. Ce phénomène d’acquisition de terres à grande échelle est surtout en expansion depuis la crise alimentaire de 2008. Avec ce phénomène, d’après le conférencier, la souveraineté alimentaire est fortement menacée car les pauvres paysans sont spoliés de leurs terres au profit des puissances. «L’existence de la population est liée à la terre, de même que sa survie », déclare M Dembélé.
Pour atténuer les inquiétudes des populations victimes des accaparements des terres, la Banque mondiale et alliés ont mis en place une opération qualifiée de « gagnant – gagnant ». « C’est une stratégie de légitimation de la prise de contrôle des terres maliennes et africaines par les investisseurs privés et les Etats étrangers et les fonds de pension » précise le conférencier. Il a pris comme exemple dans l’Office du Niger où les multinationales se cachent derrière les investisseurs nationaux pour exploiter les terres agricoles à des centaines hectares. Pour appuyer son propos, il citera « le cas de GDCM qui exploite plus 100 000 hectares ».
Genre et agriculture
Mais avant la série de communications, la restitution de l’atelier sur le leadership féminin organisée à Dakar du 24 au 29 janvier dernier a été exposée par les participantes. Le Mali était représenté par Mmes Traoré Fanta Keita, et Racky Traoré à travers la FDS. Selon Raky Traoré, le but de l’atelier était de constituer un pôle de femmes rurales leaders capables d’acquérir et de comprendre les problèmes actuels. « Et dans un deuxième temps, il s’agit de retransmettre les connaissances acquises à leurs communautés et organisations respectives » explique –t- elle. A Dakar, l’atelier a réuni 24 femmes du Sénégal, du Benin, du Mali, toutes leaders d’association et groupement des femmes, d’organisation de la société civile qui sont des agricultrices, des femmes rurales concernées par les questions de genre, d’agriculture et de sécurité alimentaire.