Chassé de Fanaye et de Gnith : Le projet Sen Ethanol indésirable à Ronkh

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Le Quotidien | mercredi 17 octobre 2012

Chassé de Fanaye et de gnith : Le projet Sen Ethanol indésirable à Ronkh

Écrit par Cheikh NDIONGUE - Correspondant

Il n’est pas béni. Valsé de localités en localités, le projet Sen Ethanol est non grata dans toutes les zones où il devait être implanté pour impulser le Sénégal dans une nouvelle ère industrielle. Après Fanaye et Gnith pressentis au départ pour accueillir ce projet agro-industriel, la communauté rurale de Ronkh a aussi décliné l’offre prétextant la non-implication des populations dans la mise en place de cette entreprise assimilée à une spoliation de leurs terres.

A travers une assemblée générale, les mots ont volé très haut comme le confirme la voix pleine d’aigreurs du Président de la communauté rurale assisté de conseillers ruraux, de chefs de villages, de représentants d’associations de jeunes, de femmes et de producteurs. «Nous avons provoqué cette rencontre pour dénoncer la spoliation de nos terres par le projet Sen Ethanol-Sen huile. Il a été renvoyé de Gnith par la pression de la population et maintenant il est venu s’installer à Ronkh à l’insu de la communauté rurale qui est la porte d’entrée de toutes les interventions sans l’accord de la population. Nous dénonçons ce fait», peste Moussa Diop qui regrette que le Conseil rural ne soit pas informé par les autorités.

Doté d’une enveloppe de 137 milliards de Francs Cfa, le projet Sen éthanol Sen huile compte s’investir dans la production d’éthanol, de l’huile de soja et de patate douce. Au départ, Fanaye devait l’accueillir avant que les populations ne se liguent pour contraindre les promoteurs à faire machine arrière après des manifestations hostiles qui ont causé la mort d’un villageois. Dé­lo­ca­lisé à Gnith, dans le département de Dagana, il a aussi eu du mal à obtenir l’adhésion des habitants qui voient à travers ce projet une tentative de spoliation de leurs terres qui fait légion dans cette zone fortement fertile. A Gnith, les populations, fatalistes, ont peur de la contagion… des malheurs «engendrés par Sen E­thanol» dans les différentes localités d’où il est chassé. «L’histoire de ce projet est connue de tous. Partout où il est passé, il a traîné son lot de malheurs de morts d’homme et de division de la population», dit Moussa Diop.

Déclassement de la réserve

Dans ce patelin, l’inquiétude et la colère constituent le sentiment le mieux partagé des paysans qui tiennent à leur terre comme à la prunelle de leurs yeux hagards. Selon Moussa Diop, l’Etat a toutes les prérogatives pour protéger les populations du monde rural qui dépendent plus de la pluviométrie et de la culture saisonnière et dont le foncier est l’unique source de revenus. A leurs yeux, l’attitude actuelle du chef de l’Etat intrigue et surprend les populations. Après avoir abrogé dès son installation le décret signé par son prédécesseur autorisant la mise en œuvre du projet avant de signer lui-même un autre décret autorisant son installation dans la zone de la réserve du Diayél, elles considèrent cette dé­cision comme une atteinte à leur intégrité physique.

Pis, elles restent stupéfaites à cause de cette décision : Car, le déclassement de la réserve de Diayél constitue une vieille doléance des villageois alors qu’il a été ordonné uniquement «pour que le projet Sen éthanol puisse s’implanter au profit des Italiens». Ceci constitue une «nouvelle forme de colonisation qui risque de faire des jeunes de la localité des employés agricoles des italiens». Alors que l’ambition des autorités de la zone est de faire de ces mê­mes jeunes des employeurs avec l’installation de petites et moyennes entreprises agricoles. «Ce déclassement a été fait au détriment des po­pulations riveraines qui ont vécu sur ces lieux et dont les grands pa­rents occupaient l’espace. Cette réserve est le seul espoir des jeunes et si l’Etat la déclasse, il doit le faire pour les populations. Pourtant, plusieurs demandes ont été adressées à l’Etat pour obtenir son déclassement au profit des populations ou même qu’un contrat de culture soit signé pour son exploitation par elles, mais en vain», s’offusque Moussa Diop. Sen Ethanol semble maudit…

Correspondant

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