Installation de Sen-ethanol à Ronkh : Quatre blessés lors d’affrontements entre populations et gendarmes

Mercredi dernier a été mouvementé dans le village de Guilado 2, situé à une quinzaine de kilomètres de Ross Béthio, dans la communauté rurale de Ronkh, département de Dagana. Les gendarmes se sont heurtées aux populations opposées à l’installation du projet Sen-Ethanol. Quatre individus ont été transportés aux urgences du centre hospitalier régional de Saint-Louis pour des soins intensifs, parmi eux deux gendarmes. C’est vers 10heures du matin que les populations de ce village ont remarqué que des engins ont dépassé les limites du projet accordées par les autorités. Elles sont venues manifester leur désaccord sous les yeux du sous-préfet de Ndiaye. Mais ce dernier leur aurait signifié que les limites sont respectées et que ce projet verra jour car il est un vœu du chef de l’Etat. Des propos qui ont irrité les populations présentes sur les lieux. Et celles-ci ont sommé le conducteur d’arrêter l’engin qui était en train de défricher. Il s’en est suivi des altercations. Les gendarmes qui étaient en alerte depuis des semaines à Ross-Béthio, se sont déportés sur les lieux en renfort. Une fois sur place, les pandores ont sonné la charge. Le bilan des affrontements est de quatre blessés dont deux gendarmes. Omar et Ahmet Kâ ont été transportés au district sanitaire de Ross-Béthio et plus tard à l’hôpital de Saint Louis pour des soins intensifs aux urgences. Les populations trouvées sur place parlent de balles réelles et de grenades lacrymogènes provenant des gendarmes. Des accusations réfutées par la maréchaussée. Mais force est de reconnaître qu’il y a eu des blessés, ce qui a irrité les parents des blessés. Demba Kâ, frère d’une des victimes, a souligné sans ambages que Ronkh ne veut pas de ce projet car partout où il passe il sème désolation et tristesse. Et pire, précise-t-il, « les engins sont passés sur nos morts et ont démoli nos mosquées ». D’après M. Ka, Ronkh ne veut pas de ce projet de culture de biocarburant. Tout ceci donne raison au président de la communauté rurale, Moussa Diop, qui avait alerté l’opinion sur d’éventuelles accrochages dans la localité car à l’en croire l’approche a été mal faite. « Le Conseil rural n’a pas été impliqué dans ce projet », avait-il souligné. Pour l’heure les populations ruminent leur colère contre Macky Sall et son gouvernement et elles parlent d’une autre forme de colonisation. « Nous voulons que ces terres soient affectées à des nationaux et cela peut bien se faire, car il y a des Sénégalais capables de fertiliser ces terres avec de grands projets agricoles », a dit Demba Kâ.