UNAC | 22 octobre 2012 | Português | 日本語
| English
Nous, paysannes et paysans de l’Union provinciale des paysans de Nampula, de l’Union provinciale des paysans de Zambézia, de l’Union provinciale des paysans de Niassa et l’Union provinciale des paysans de Cabo Delgado, tous membres de l’Union Nationale des Paysans (UNAC), nous sommes réunis le 11 octobre 2012, dans la ville de Nampula, dans le but d’analyser et de débattre autour du Programme ProSavana.
Le ProSavana est un programme triangulaire entre la République du Mozambique, la République Fédérative du Brésil et le Japon, pour le développement de l’agriculture à grande échelle dans le couloir de développement de Nacala, touchant 14 districts des provinces de Niassa, Nampula et Zambézia, sur une superficie avoisinant les 14 millions d’hectares. Ce projet s’inspire d’un projet de développement mené à bien par les gouvernements brésilien et japonais dans le Cerrado (savane) brésilien, où à ce jour est pratiquée une agriculture industrielle, de grande échelle et de monoculture (soja principalement), qui a mené à une dégradation environnementale et à la quasi disparition des communautés indigènes qui vivaient dans cette région. Le couloir de Nacala a été choisi pour sa savane qui a des caractéristiques climatiques et agroécologiques semblables à celles du Cerrado brésilien, ainsi que pour les facilités d’acheminement des produits vers le marché international.
Depuis que nous entendons parler du Programme ProSavana, nous notons l’insuffisance des informations et un manque de transparence de la part des principaux acteurs (gouvernements du Mozambique, Brésil et Japon), d’où l’initiative de la réflexion mentionnée ci-dessus.
Nous, paysannes et paysans, condamnons la manière dont a été élaboré et dont on compte mettre en œuvre le ProSavana au Mozambique, caractérisée par le manque de transparence et l’exclusion des organisations de la société civile de tout le processus, en particulier les organisations paysannes.
Après une analyse approfondie du ProSavana, nous, paysans et paysannes, concluons que:
· Le ProSavana est le résultat d’une politique conduite du haut vers le bas, sans prendre en considération les demandes, aspirations et besoins de la base, en particulier les paysans du couloir de Nacala;
· Nous condamnons formellement toute initiative qui préconise la réinstallation des communautés et l’expropriation des terres des paysans, pour faire place à de mega projets agricoles de production de monocultures (soja, canne à sucre, coton etc);
· Nous condamnons la venue massive d’agriculteurs brésiliens du secteur de l’agrobusiness, transformant les paysans et paysannes mozambicains en leurs employés et en travailleurs agricoles ;
· Nous notons avec grande inquiétude que le ProSavana exige des millions d’hectares de terre tout au long du couloir de Nacala, alors que la réalité locale montre l’indisponibilité de ces étendues de terre, puisque que celles-ci sont utilisées par les paysans ayant recours à la technique de la jachère.
Au regard de la façon dont a été élaboré et du processus de mise en œuvre du ProSavana, nous paysannes et paysans, alertons sur les impacts probables suivants :
· L’émergence de communautés Sans-Terre au Mozambique, comme résultat d’un processus d’expropriation des terres et de réinstallations;
· Des convulsions sociales fréquentes le long du couloir de Nacala, et au delà;
· L’appauvrissement des communautés rurales et réductions des alternatives de survie;
· L’augmentation de la corruption et des conflits d’intérêt;
· La pollution des ressources hydriques comme résultat de l’utilisation excessive des pesticides et fertilisants chimiques, ainsi que l’appauvrissement des sols;
· Déséquilibre écologique comme résultat de la déforestation de grandes régions forestières pour faire place à des projets d’agrobusiness.
S’il y a des investissements à faire dans le couloir de Nacala, ou au Mozambique de façon générale, nous préconisons et exigeons que ces investissements soient faits en priorité pour développer l’agriculture et l’économie paysannes, que nous, membres de l’UNAC et membres de la Via Campesina, savons être la seule agriculture capable de créer des emplois dignes et durables, contenir l’exode rural, produire des aliments de qualité et en quantité suffisante pour toute la nation mozambicaine, et ainsi tracer le chemin qui nous mènera à la Souveraineté alimentaire.
Nous continuons solides et fidèles à notre attachement à l’agriculture paysanne et au modèle de production agroécologique qui se table sur la Souveraineté Alimentaire, comme alternative au développement du secteur agraire du Mozambique, modèle qui considère tous les aspects liés au développement durable et qui dans sa pratique est respectueux de la nature.
L’agriculture paysanne est le pilier de l’économie locale et contribue à maintenir et augmenter l’emploi rural et permet la survie des villes et des villages. Elle permet aux collectivités de renforcer leur propre culture et identité. Dans ce modèle alternatif, les politiques de développement doivent être socialement et environnementalement durables, et répondre aux défis et demandes réels des peuples.
Les paysannes et paysans sont les gardiens de la vie, de la nature et de la planète. L’UNAC en qualité de mouvement paysan du secteur familial, propose des modèles de productions basés sur les fondements paysans (respect et conservation des sols, utilisation de technologies adaptées et appropriées, un enseignement rural participatif et interactif).
Au moment où les Nations unies par le biais de la FAO, nous disent qu’une personne sur huit soufre de la faim en particulier dans les pays en développement, comme c’est le cas du Mozambique, nous défendons la position selon laquelle la priorité du gouvernement du Mozambique doit être la production d’aliments par l’agriculture familiale pour une consommation interne, en quête du développement du potentiel local et en associant différents secteurs de la société.
Nous, paysannes et paysans de l’Union provinciale des paysans de Nampula, de l’Union provinciale des paysans de Zambézia, de l’Union provinciale des paysans de Niassa et l’Union provinciale des paysans de Cabo Delgado, tous membres de l’Union Nationale des Paysans (UNAC), nous sommes réunis le 11 octobre 2012, dans la ville de Nampula, dans le but d’analyser et de débattre autour du Programme ProSavana.
Le ProSavana est un programme triangulaire entre la République du Mozambique, la République Fédérative du Brésil et le Japon, pour le développement de l’agriculture à grande échelle dans le couloir de développement de Nacala, touchant 14 districts des provinces de Niassa, Nampula et Zambézia, sur une superficie avoisinant les 14 millions d’hectares. Ce projet s’inspire d’un projet de développement mené à bien par les gouvernements brésilien et japonais dans le Cerrado (savane) brésilien, où à ce jour est pratiquée une agriculture industrielle, de grande échelle et de monoculture (soja principalement), qui a mené à une dégradation environnementale et à la quasi disparition des communautés indigènes qui vivaient dans cette région. Le couloir de Nacala a été choisi pour sa savane qui a des caractéristiques climatiques et agroécologiques semblables à celles du Cerrado brésilien, ainsi que pour les facilités d’acheminement des produits vers le marché international.
Depuis que nous entendons parler du Programme ProSavana, nous notons l’insuffisance des informations et un manque de transparence de la part des principaux acteurs (gouvernements du Mozambique, Brésil et Japon), d’où l’initiative de la réflexion mentionnée ci-dessus.
Nous, paysannes et paysans, condamnons la manière dont a été élaboré et dont on compte mettre en œuvre le ProSavana au Mozambique, caractérisée par le manque de transparence et l’exclusion des organisations de la société civile de tout le processus, en particulier les organisations paysannes.
Après une analyse approfondie du ProSavana, nous, paysans et paysannes, concluons que:
· Le ProSavana est le résultat d’une politique conduite du haut vers le bas, sans prendre en considération les demandes, aspirations et besoins de la base, en particulier les paysans du couloir de Nacala;
· Nous condamnons formellement toute initiative qui préconise la réinstallation des communautés et l’expropriation des terres des paysans, pour faire place à de mega projets agricoles de production de monocultures (soja, canne à sucre, coton etc);
· Nous condamnons la venue massive d’agriculteurs brésiliens du secteur de l’agrobusiness, transformant les paysans et paysannes mozambicains en leurs employés et en travailleurs agricoles ;
· Nous notons avec grande inquiétude que le ProSavana exige des millions d’hectares de terre tout au long du couloir de Nacala, alors que la réalité locale montre l’indisponibilité de ces étendues de terre, puisque que celles-ci sont utilisées par les paysans ayant recours à la technique de la jachère.
Au regard de la façon dont a été élaboré et du processus de mise en œuvre du ProSavana, nous paysannes et paysans, alertons sur les impacts probables suivants :
· L’émergence de communautés Sans-Terre au Mozambique, comme résultat d’un processus d’expropriation des terres et de réinstallations;
· Des convulsions sociales fréquentes le long du couloir de Nacala, et au delà;
· L’appauvrissement des communautés rurales et réductions des alternatives de survie;
· L’augmentation de la corruption et des conflits d’intérêt;
· La pollution des ressources hydriques comme résultat de l’utilisation excessive des pesticides et fertilisants chimiques, ainsi que l’appauvrissement des sols;
· Déséquilibre écologique comme résultat de la déforestation de grandes régions forestières pour faire place à des projets d’agrobusiness.
S’il y a des investissements à faire dans le couloir de Nacala, ou au Mozambique de façon générale, nous préconisons et exigeons que ces investissements soient faits en priorité pour développer l’agriculture et l’économie paysannes, que nous, membres de l’UNAC et membres de la Via Campesina, savons être la seule agriculture capable de créer des emplois dignes et durables, contenir l’exode rural, produire des aliments de qualité et en quantité suffisante pour toute la nation mozambicaine, et ainsi tracer le chemin qui nous mènera à la Souveraineté alimentaire.
Nous continuons solides et fidèles à notre attachement à l’agriculture paysanne et au modèle de production agroécologique qui se table sur la Souveraineté Alimentaire, comme alternative au développement du secteur agraire du Mozambique, modèle qui considère tous les aspects liés au développement durable et qui dans sa pratique est respectueux de la nature.
L’agriculture paysanne est le pilier de l’économie locale et contribue à maintenir et augmenter l’emploi rural et permet la survie des villes et des villages. Elle permet aux collectivités de renforcer leur propre culture et identité. Dans ce modèle alternatif, les politiques de développement doivent être socialement et environnementalement durables, et répondre aux défis et demandes réels des peuples.
Les paysannes et paysans sont les gardiens de la vie, de la nature et de la planète. L’UNAC en qualité de mouvement paysan du secteur familial, propose des modèles de productions basés sur les fondements paysans (respect et conservation des sols, utilisation de technologies adaptées et appropriées, un enseignement rural participatif et interactif).
Au moment où les Nations unies par le biais de la FAO, nous disent qu’une personne sur huit soufre de la faim en particulier dans les pays en développement, comme c’est le cas du Mozambique, nous défendons la position selon laquelle la priorité du gouvernement du Mozambique doit être la production d’aliments par l’agriculture familiale pour une consommation interne, en quête du développement du potentiel local et en associant différents secteurs de la société.
UNAC, 25 ans de lutte paysanne pour la Souveraineté Alimentaire !
En lutte pour un plus grand rôle des paysans (hommes, femmes et jeunes) dans la construction d’une société plus juste, prospère et solidaire.
Nampula, le 11 Octobre 2012