Situation alarmante des communautés de Mwingi

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Un véhicule de contractant à très mauvais état de la société PHC/ Feronia/ KKM transportant les travailleurs s'est renversé dans un virage entre Lokutu et Lokumete.  Bilan provisoire : 40 travailleurs blessés graves avec des fractures des membres, emmenés à l'hôpital dépourvu de lits en suffisance et sans médicaments.
RIAO-RDC | 12 octobre 2021

COMMUNIQUE DE RIAO-RDC
 
SITUATION ALARMANTE DES COMMUNAUTES DE MWINGI
 
Nous tirons une nouvelle fois la sonnette d’alarme sur la situation des communautés de Mwingi qui ne fait que s’empirer davantage.
 
C’est depuis les tristes événements qui se sont déroulés le 4 septembre dernier, de suite de l’arrestation par les gardes industrielles de la société PHC de deux jeunes : Trésor MOSEMBA et MOLIBEKE, accusés d'avoir été attrapés avec quelques régimes de noix de palme.
 
Ces arrestations arbitraires par les gardes industrielles n'ont pas laissé indifférents les habitants du village YAMBIENENE. Ces derniers ont protesté contre ces exactions, en organisant spontanément une marche de protestation allant jusqu'au cachot de la police de BOLANGA où étaient placés les deux accusés et d'autres détenus. Les éléments de la police trouvés sur place ne pouvant plus résister devant ces échauffourées, ont pris fuite laissant libre cours à la population qui alors libérera tous les détenus.
 
Après ce forfait, il y a eu un déploiement des éléments de la police en renfort venus de BASOKO, qui vont par la suite arrêter toute la nuit, plusieurs jeunes soupçonnés d'avoir manifesté parmi lesquels : MATOSI BONYOMO, JEAN LOLA, ANDRÉ LOLA ET SON EPOUSE, CLAUDE LOFINDA, GASPARD BAOMBO, VINCENT BAKOTA LIFAFU, MOSEMBA, MACHA KAMBALA qui ont été tous acheminés à BASOKO.
 
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Fenêtre endommagée par la police, Mwingi.
Par ailleurs, il faut signaler que ces policiers, outre les arrestations, ont commis des pillages et plusieurs actes de vandalisme. Nous avons trouvé des portes et fenêtres endommagées, des bétails égorgés et emportés, plusieurs biens dont machettes volés, argent, téléphones, panneaux solaires, etc. Du côté de la société, un véhicule transportant les régimes de noix de palme ainsi qu'une moto étaient confisqués par les marchands mais seront par la suite récupérés par la police.
Plusieurs villages sont à ce jour vide, la population s’étant réfugiée actuellement dans les villages voisins et dans la forêt, craignant les représailles.

Du côté LOKUTU, outre les communautés de YAMBIENENE, il y a encore un autre village des pensionnés BOLOMBO- MOKE, qui était aussi visité par les éléments de la Police le même jour, qui est également vidé parce que la population s’est réfugiée dans la forêt ou sur le fleuve.

Plusieurs travailleurs de la PHC/FERONIA, dont deux récemment décédés et quarante (40) autres accidentés, sont abandonnés à leur triste sort, leur état est très critique et la société semble indifférente. Aucune prise en charge adéquate à ce jour.
 
La police nationale congolaise a dû rajouter deux (2) autres majors à celui de BASOKO et sept (7) officiers de service de renseignement militaire en déploiement sur terrain en cheval entre BASOKO - LOKUTU et YAMBIENENE.
Etant donné que c’étaient des situations d'irrégularités, notre avocat était sur terrain.

Nos deux intervenants (Maitre Dominique KANGAMINA et le Point Focal RIAO Mwingi Monsieur José LITIKELA) suivent de très près tous ces mouvements pour être en contact avec les populations éparpillées. Ils s’en sortent péniblement faute des moyens financiers, techniques et logistiques.

A ce stade, il faut des signes distinctifs et mégaphones pour nos membres afin de sensibiliser les populations à regagner leurs villages et à ceux qui sont chez eux de ne pas fuir au risque de dégénérer à une catastrophe humanitaire de très grande envergure dès par le grand nombre des fuyards et autres sinistrés.

C'est très difficile pour nous de savoir identifier les besoins urgents de ceux qui sont dans la forêt car c'est aussi difficile d'atteindre une personne en position de cachette en pleine forêt équatoriale que dans des savanes à l'Est.

Du côté de la PHC et ses alliés, conscients de la présence du RIAO- RDC sur terrain et de l'œil regardant de ses partenaires internationaux sur le désastre ; au vu du récent travail du Mediapart qui n'a fait que renforcer nos différents rapports et plaidoyers tant sur le plan national qu'international ; partant du rapport de HRW de 500 pages concernant les abus de la PHC/ Feronia/ KKM tant sur le plan des droits humains que de l’environnement; tenant compte des multiples publications médiatiques ou débats parlementaires, controversés ou pas, par rapport aux critères relatifs aux différentes implications des DFI dans l'affaire Feronia ou KKM... la PHC et ses alliés ne font que compliquer la situation sur terrain et entre-temps les vies humaines sont de plus en plus en danger tant pour les 15 personnes arrêtées que des habitants de YAMBIENENE (hommes, femmes et enfants) en débâcle dans la forêt depuis 4 jours déjà.

De tout ce qui précède, le RIAO-RDC condamne avec sa dernière énergie toutes ces bavures et appelle les organisations internationales de bien vouloir apporter leur assistance aux communautés qui continuent à croupir dans leur misère.

RIAO-RDC invite les banques de développement et leurs gouvernements respectifs à prendre au sérieux le processus de médiation, déjà entamé depuis 2019, à faire respecter et assurer le bon fonctionnement du comité de suivi mis en place en les dotant des moyens requis afin de faire aboutir cette médiation sans laquelle la paix ne sera qu’une utopie entre les communautés affectées et la PHC.
 
Jean-François MOMBIA ATUKU
PCA/ Manager RIAO- RDC

La réponse du conseil de la société PHC (17 juin 2022):
Cet article s’attarde sur la situation des communauté Mwingi et reproche à tort à ma cliente d’avoir laissé sans soins des travailleurs accidentés. Les faits qu’il dénonce sont relatifs à des troubles qui ont accompagnés l’arrestation par la police de deux jeunes et leur libération imposée à la police de Bolanga. Ma cliente est étrangère à ces incidents. Je constate cependant que votre propre site internet publie des photos illustrant le transport des travailleurs vers l’hôpital, ce qui contredit le contenu de cet article. En tout état de cause, la gestion du transport de blessés vers l’hôpital ne relève pas de la responsabilité de ma cliente. PHC rappelle cependant qu’elle soigne gratuitement l’ensemble de ses travailleurs et leur famille proche, soit près de 25.000 personnes. Il s’agit donc là encore d’un article dénigrant mettant à charge de ma cliente des faits qui lui sont étrangers et sur lesquels elle n’a aucun pouvoir.
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