Les huiles de Lambaréné au Gabon

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Au Gabon, Olam pense pouvoir augmenter ses plantations de palmier à huile de 50 000 à 100 000 hectares

RFI | 5 février 2018
   
Les huiles de Lambaréné au Gabon

Par Yves-Laurent Goma

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Lambaréné va devenir le cœur de l’industrie de l’huile de palme gabonaise. La semaine dernière, le Gabon a inauguré une vieille usine de 30 ans rénovée après un investissement de 3 milliards de FCFA. L’usine d’huile de palme de Lambaréné produira 20 000 tonnes d’huile et 10 000 tonnes de savons. Cette production couvrira largement la demande nationale et rendra le pays autosuffisant. Le Gabon rêve même de devenir le premier exportateur en Afrique noire d’huile de palme grâce à ses vastes plantations de palmier à huile développées par le groupe Singapourien Olam.

Des ouvriers exultent de joie parce que leur usine est non seulement sauvée de la faillite mais a vu sa capacité de production passée du simple au double. De 8 000 tonnes, la capacité de l’usine passe à 20 000 tonnes. La même joie est partagée par le Premier ministre Emmanuel Issozé Ngondet qui a coupé le ruban symbolique : « Voyez-vous, les consommateurs gabonais étaient jusqu’ici subordonnés aux importations. La production de Olam Palm Oil Gabon va permettre de réduire ces importations et aussi d’accroître nos exportations. »

L’usine de Lambaréné intègre un vaste programme du développement du palmier à huile au Gabon. Lancé en 2010 par le groupe agro alimentaire singapourien Olam, le programme vise à faire du Gabon le premier exportateur d’huile de palme brute d’Afrique noire d’ici 2023. Théophile Ogandaga est le coordonnateur de tous les projets d’Olam au Gabon : « Pour 2023 nous prévoyons d’avoir cinquante mille hectares de plantation et avec trois usines pour produire l’huile brute, nous pensons pouvoir nous accorder avec l’Etat pour augmenter ces surfaces jusqu’à cent mille hectares. Et pouvoir accroître davantage la production d’huile de palme au Gabon. »

Olam n’échappe pas aux critiques des ONG environnementales. Il est accusé de s’accaparer les sols et surtout de décimer les forêts. Théophile Ogandaga répond à cela : « Nous privilégions d’aller dans les zones de savane pour développer nos plantations de palmier à huile et non pas dans les zones de forêt. Et vous savez que nous avons signé un mémorandum pour arrêter la déforestation depuis plus d’un an. Nous avons obtenu la certification RSPO qui veut dire que nos pratiques respectent les normes environnementales internationales. »

Dès que le pétrole avait commencé à couler à flots dans le pays, le Gabon avait complètement délaissé son secteur agricole. Les pétrodollars lui permettaient d’importer tout. En dehors du palmier à huile, le Gabon élargi des plantations d’hévéa. Ce qui fait dire au ministre de l’Agriculture Yves Fernand Manfoumbi que l’agriculture permettra en 2023 d’équilibrer la balance commerciale et deviendra le levier de la croissance économique du Gabon de l’après pétrole.

  •   RFI
  • 05 February 2018

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