Le Gouvernement Libérien admet que des erreurs ont faites dans l’accord « Sime Darby »

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La présidente Sirleaf, prix Nobel de la Paix en 2011, en compagnie d’officiels du Comté du Mont Grand Cape
Daily Observer | 9 Janvier 2012 | translated from English

Le Gouvernement Libérien admet que des erreurs ont faites dans l’accord « Sime Darby ».

par Keith Morris

Le gouvernement du Libéria a reconnu que des fraudes et des erreurs répétées ont été commises lors de la négociation de la concession « Sime Darby », dans les Comtés de Bomi et Grand Cape Mount. Les erreurs n’ont pas été précisées.

La Présidente Ellen Johnson Sirleaf et le Sénator Abel Massaley ont déclaré ce week-end, devant un rassemblement de 18 villes et communautés affectées dans le district de Garwular du Comté du Mont Grand Cape, que le gouvernement a fait de nombreuses erreurs dans la négociation de la concession donnant à Sime Darby la gérance de « Guthrie », une des plus grandes exploitations de caoutchouc du Libéria.

Guthrie est en premier lieu une plantation de caoutchouc qui, occupée par d’anciens combattants, a été mal gérée conduisant les habitants de la région à une situation chaotique. Avant la venue de Sime Darby, l’entreprise a été gérée pendant quelques années par le Gouvernement Libérien sous l’égide des Ministères de l’Agriculture et de la Justice, jusqu’à ce que la compagnie Malaisienne en obtienne la concession pour la somme de 3.6 milliards de dollars US. La compagnie a mis en œuvre l’exploitation des terres de la ferme en remplaçant les arbres à caoutchouc par des palmiers à huile conformément à l’objectif du contrat.

Mais récemment le processus de défrichage a entrainé des préjudices pour la population locale, entraînant de nombreuses protestations aussi bien dans le Conté de Bomi que dans celui du Mont grand Cape. Ces protestations sont allées jusqu’à la saisie d’équipements appartenant à l’entreprise par des habitants avec 11 chefs d’accusation, ce qui a conduit la Présidente Johnson Sirleaf à intervenir personnellement lors d’une visite du Comté du Mont Grand Cape ce week-end.

Présentant leurs 11 chefs d’accusation à la Présidente dans le District de Garwular, lors d’un meeting à l’Hôtel de Ville, les 18 villes et communautés ont fait appel auprès de la Présidente pour qu’elle s’engage à ce que leurs préoccupations soient réellement prises en compte dans la recherche d’une solution à l’amiable avec la compagnie pour résoudre les problèmes. S’exprimant au nom des communautés plaignantes, le porte-parole de la région Alfred Quayjandii a insisté, entre autres, sur la fourniture en eau potable et un meilleur assainissement dans les zones touchées.

Dans sa présentation, Quayjandii a déclaré que :

«La préférence pour l’emploi devrait être donnée aux habitants des deux Comtés, pour un juste équilibre en matière d'emploi.»

«Les zones marécageuses devraient être préservées pour que les habitants puissent pratiquer la pêche et la culture en zone humide.»

«Nous devrions avoir le droit de dire oui ou non pour toute utilisation des terres. Le transfert des communautés touchées devrait être fondé sur un préavis de la société.»

«Sime Darby devrait identifier des moyens de vie alternatifs pour les habitants locaux qui ne sont pas engagés par la société.»

Il a aussi déclaré que des avantages sociaux devraient être apportés plus rapidement pour que les conditions de vie des communautés soient réellement améliorées.

Quayjandi a dit à la Présidente que, selon des documents enregistrés, l'entreprise qui exploitait la ferme s’était approprié en 1954 et 1955 une partie des terres des communautés et que, celles-ci, réclamaient en tout état de cause la restitution de leur droit de propriété.

Dans sa réponse aux réclamations des 18 villes et communautés, le Sénateur du Comté du Mont Grand Cape, Abel Massaley, a clairement affirmé que les problèmes générés par la concession résultaient d’une erreur collective impliquant aussi bien l’Assemblée Législative et l’Exécutif que les Chefs et les Anciens des Comtés.

«Je n’accepte pas que les gens soient décus, nous avons tous une part de responsabilité dans cette affaire. Il n’est pas opportun de rejeter le blâme sur une seule personne, parce que nous n’avons pas consulté suffisamment lors de la préparation du contrat».

«Quand Sime Darby était en train de comptabiliser les récoltes individuelles et de les rémunérer, en avez-vous informé l’Assemblée Législative ? Nous devons prendre le problème à la racine et lui trouver une solution durable », a-t-il conclut.

En réponse, la Présidente Ellen Johnson Sirleaf a affirmé que davantage de consultations avec la population serait nécessaire pour résoudre les problèmes. Elle a ajouté que tout ce qui est contracté par le gouvernement doit être honoré par chaque citoyen. Le chef du Gouvernement a appelé chaque citoyen à respecter l’accord puisqu’il représente le consentement de l’Etat.

«A partir du moment où votre gouvernement a signé un accord, aucun citoyen ne peut le dénoncer au regard de la loi. Il y a eu des erreurs dans le contrat, tout ce que nous pouvons faire à présent est nous occuper de ce qui a été mal fait, et c’est ce que nous entreprenons maintenant. Les ONGs sont ceux qui créent des problèmes car ils veulent obtenir des fonds de leurs partenaires. Nous allons commencer par examiner chacune des réclamations et celles qui sont déraisonnables devront être laissées de côté. J’ai demandé au porte-parole Alfred Quayjandii de faire partie du comité qui va prendre en charge cette affaire » a déclarée la Présidente.

Les Chefs coutumiers et les Anciens des communautés se sont excusés auprès de la Présidente et l’ont assurée qu’ils vont reformuler les réclamations transmises à la Table Ronde pour le Développement Durable de l’Huile de Palme (RSTO) qui rassemble les producteurs d’huile de palme du monde entier.

La visite de Madame Johnson Sirleaf l’a conduite à la propriété de Matambo où plusieurs unités d’habitation et des bâtiments scolaires ont été construits par Sime Darby. Elle a rencontré la direction de la société et a exprimé sa satisfaction devant la qualité de ce qui a été effectué, tout en appelant la compagnie à faire mieux.

La délégation présidentielle comprenait les Ministres de la Justice, du Travail, de l’Agriculture et des représentants de la Commission Nationale des Investissements.
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