Accaparrement des terres : le cas du Bénin

FARM | le 1er juin 2010

Lionel Gbaguidi, vétérinaire béninois, fait le point sur les processus d’accaparrement des terres au Bénin, FARM met en ligne son analyse. L’auteur rappelle qu’investir dans l’achat de la terre et dans la production agricole constitue une tradition au Be?nin. Ainsi, les fonctionnaires de l’administration et les hommes d’affaires ont depuis des années acheté des terres pour y pratiquer souvent une agriculture pe?renne. Les superficies concerne?es e?taient toujours limite?es, de l’ordre de 20-50 hectares. Cependant depuis une dizaine d’anne?es, le phe?nome?ne a pris de l’ampleur avec l’achat de superficies plus importantes et l’entre?e d’investisseurs e?trangers et des multinationales dans l’acquisition de terres dans les re?gions conside?re?es comme les greniers du Bénin.

L’opacité qui entoure les transactions ne permet pas d’avoir toutes les informations car il n’existe pas de registres fonciers fonctionnels dans les communes et les transactions se font sous seing privé. Néanmoins, quelques grandes tendances ressortent. Le Bénin n’est pas dans le groupe de tête des pays d’Afrique courtisés pour leurs terres, dans l’ordre le Soudan, le Ghana et Madagascar. Mais le phénomène prend de l’ampleur depuis 2006 et concerne des superficies importantes dans le Sud et le Centre du pays. Les acquéreurs sont des nationaux qui semblent jouer le rôle d’intermédiaires et des investisseurs étrangers, très intéressés pour le moment par la production de biodiésel.

  • L’acquisition est le principal mode d’accès à la terre des investisseurs nationaux. La location de terres est peu fréquente.
  • Pratiquement toutes les transactions se font sur la base seulement de conventions de vente sans certification par les autorités locales. Très peu font l’objet d’un acte notarié ou d’un certificat foncier comme l’exige la loi foncière. Ces transactions sont souvent arrangées par des intermédiaires locaux. Ils ont plus de facilité pour négocier avec les paysans car natifs de la communauté.
  • Les acquéreurs primaires sont majoritairement des acquéreurs individuels. Les sociétés commerciales et les entreprises multinationales représentent pour le moment un nombre faible des acquéreurs primaires. Il existe un nombre élevé d’Organisations Non Gouvernementales (ONG) nationales qui ont investi dans la culture du jatropha pour la fabrication du biodiesel sur des superficies variant entre 2 500 hectares à 200 000 hectares. Les principaux investisseurs acquéreurs de terres béninois sont Députés, Ministres et Hommes d’Affaires. Les acquéreurs étrangers sont surtout des Libyens, des Saoudiens, des Libanais, des Italiens, des Chinois, de Nigérians et des ressortissants des Emirats Arabes Unis.
  • Dans les communes où il y a eu beaucoup d’acquisitions, le plus grand nombre de terres sont laissées en jachère, ce qui crédibilise la thèse de la revente à des groupes étrangers.

Lisez le document intégral : Achat/accaparement des terres en Afrique : Opportunite?s ou menaces ? Cas du Be?nin en Afrique de l’Ouest (pdf, 145 ko)

Pour plus d’informations, contactez Cecilia Bellora
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