La Synaparcam toujours opposée aux intérêts de la Socapalm

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Les riverains d'Eseka mobilisés à l'occasion de la journée de lutte contre les monocultures d'arbres.
Le Financier d’Afrique | 28 Septembre 2023

La Synaparcam toujours opposée aux intérêts de la Socapalm

Pour cette organisation composée d’agriculteurs et planteurs des villages où sont situées les plantations de la filiale de Socfin au Cameroun, il faut sensibiliser les riverains sur la nécessité de préserver leur territoire.

Ghislaine Deudjui

Depuis près d’une dizaine d’années, les riverains des villages où l’on retrouve de vastes plantations de monocultures d’arbres ne cessent de revendiquer des espaces vitaux. La Société camerounaise de Palmerais (Socapalm) qui dispose à elle seule plus de 78 000 hectares de palmiers à huile, fait face aux mécontentements de la population. Laquelle n’hésite d’ailleurs pas à se réunir tous les 21 septembre 2023 à l’occasion de la journée de lutte contre les monocultures d’arbres.

La Synergie nationale des paysans et riverains du Cameroun (Synaparcam) qui rassemble les riverains des villages où se trouvent les plantations de la Socapalm, s’est déportée vendredi 22 septembre 2023 à « Ngon-gos », un petit village de la commune d’Eseka, située dans la région du Centre et chef-lieu du département du Nyong-et-Kéllé. Mais la veille, une rencontre a eu lieu à Dibombari, dans le département du Moungo, région du Littoral.

L’objectif était de sensibiliser les riverains sur les plantations de monocultures de palmiers à huile et hévéa. La revendication était la même : la rétrocession d'une partie de leur terre.

A Eseka, la Socapalm dispose de près de 6000 hectares de terres. Ce qui met en colère les riverains dans cette localité. C’est le fait que l’entreprise ne respecte pas ses engagements, notamment ceux mentionnés dans le bail emphytéotique. En effet, la Socapalm a été privatisée en 2000, suite à un bail emphytéotique sur une superficie de 78 529 ha pour une durée de 60 ans. En 2005, un avenant audit bail a été effectué ramenant la contenance superficielle des terres rurales de Socapalm à 58 063 ha. Privatisée de la Socfin-Bolloré, la Socapalm comporte aujourd’hui 7 plantations dans la région du Littoral : Dibombari, Mbongo, Mbambou, Dizangue, Edéa, Kribi et Eséka. L’expansion dans la Socapalm est donc un défi pour les communautés riveraines qui préservent leur territoire et réclament plus d’espaces pour d’autres cultures.

A l’heure où on parle de plus en plus de changement climatique, la destruction des forêts n’est pas appréciable. « C’est pourquoi la Synaparcam doit agir et faire prendre conscience de cette situation. Les plantations de monocultures d’arbres s’accaparent de grandes superficie de terres, elles contribuent à la destruction des forêts, en plus il faut éviter les exploitations qui monopolisent les cultures », indique Emmanuel Elong, Président de la Synergie nationale des Paysans et Riverains du Cameroun.

Depuis 2010, cette association milite pour les intérêts et les droits des communautés riveraines des sociétés agro-industrielles. Une position qui ne plaît guère à la filiale du Groupe Socfin au Cameroun.

D'ailleurs, lors de la célébration de cette journée de sensibilisation vendredi dernier à Eseka, des éléments gendarmerie sont intervenus pour interdire le meeting. « La Synaparcam organise les communautés où c'est nécessaire, via la méthode du community organizig, afin de garantir le respect de leurs droits. De plus, les communautés affectées développent une capacité d'action directe non violente en mesure d'interpeller les entreprises et l'opinion sur les abus et violations », soutient la Synergie.

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