Vente des terres agricoles aux multinationales : Les paysans attirent l’attention.

Journal LE MATINAL 09/12/09

Les paysans sont de plus en plus inquiets pour leurs terres. Hier, mardi 08 décembre 2009, réunis au sein d’un creuset dénommé Synergie paysanne, ils ont donné une conférence de presse pour attirer l’attention de l’Assemblée nationale et du gouvernement sur l’achat tous azimuts des terres agricoles au Bénin par des multinationales.

Le Bénin ne compte que 11.300.000 ha de terres agricoles.

Mais selon les porte-voix des paysans, les multinationales et certains nationaux se bousculent dans nos contrées pour arracher ces terres qui ne suffisent même pas aux paysans. En effet, aux dires de Patrice Awanou, secrétaire général de Synergie paysanne (Synpa), des centaines d’hectares se trouvent aux mains de ces investisseurs à Tori, Ouèssè, Djidja, Zakpota et des milliers d’autres acquis souvent par ruse à Djougou, Sinendé, Sègbana etc. Pour ces paysans, l’achat des milliers d’hectares de nos terres agricoles par les multinationales greffé des prochaines délivrances de certificats fonciers prônés par Mca-Bénin ne garantit pas la souveraineté territoriale de notre pays. Selon eux, cette expropriation de la terre, principal outil du paysan, constitue une menace et ne participe pas à la réduction de la pauvreté. Ce qu’ils craignent le plus, ce sont les conflits que cela peut engendrer comme dans certains pays, puisqu’à la longue, cette dépossession créera des paysans sans terres. De quoi vivra donc cette population béninoise qui est à majorité rurale ? C’est cette préoccupation qui pousse Synergie paysanne à interpeller en amont la conscience nationale que sont l’exécutif et le législatif, et en aval les paysans eux-mêmes. Ils demandent simplement au gouvernement de prendre en urgence un ordonnance, en vue de mettre fin à ce phénomène. A l’Assemblée nationale, ils demandent une enquête et le vote d’une loi interdisant l’achat des terres agricoles par les multinationales et limitant la superficie maximale à acquérir par les nationaux. Ils souhaitent en outre que le Comité de relecture de la Constitution revoit l’Article 22. L’implication personnelle du Chef de l’Etat ne serait pas superflue.

D.K(stg)
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