La Chine contribue à l'autosuffisance alimentaire du Sénégal

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Casafree | 23 décembre 2009

"La Chine dotée d'une expérience agricole millénaire fait tout pour contribuer à l'autosuffisance alimentaire du Sénégal", a déclaré à l'Agence de presse Xinhua un agronome chinois en mission au Sénégal.

Yang Tingming, chef de la mission agricole chinoise au Sénégal, a affirmé que l'équipe d'agronomes chinois à Podor, dans la vallée du fleuve Sénégal, qui marque la frontière sénégalo-mauritanienne, a réussi à obtenir cette année 9 tonnes de riz pady par hectare, dans les rizières aménagées à titre expérimentale afin de vulgariser les méthodes rizicoles dont l'efficacité n'est plus à démontrer.

Selon cet expert de 59 ans, le chemin à parcourir pour atteindre l'objectif d'autosuffisance alimentaire au Sénégal ne sera pas long, puisqu'un nombre croissant de cultivateurs locaux ont "saisi les secrets" du haut rendement de riz, grâce aux stages qu'ils ont suivis auprès de la mission agricole chinoise, active depuis novembre 2006.

"Si toutes les terres cultivales dans ce pays sont mises en valeur, le Sénégal n'aura plus de soucis pour nourrir ses 11 millions d'habitants", a rassuré M. Yang, au Centre de formation agricole chinois de Sangalkam, à une trentaine de km de Dakar.

"La production de riz est actuellement de l'ordre de 300.000 tonnes au Sénégal, c'est à dire le tiers des besoins en riz du pays. D'après les résultats de nos recherches, l'utilisation des semences chinoises semées à la manière sénégalaise (épandage) permettrait au Sénégal de produire grosso modo 600.000 tonnes de riz. Or, si l'on pratique le repiquage de riz ici comme en Chine, le rendement annuel atteindra à coup sûr jusqu'à 900.000 tonnes", a-t-il estimé.

D'après les dernières statistiques officielles, les Sénégalais consomment chaque année environ 900.000 tonnes de riz dont 600.000 tonnes sont importées au prix de 50 milliards de FCFA, soit plus de 100 millions de dollars.

"Il existe encore au Sénégal de grandes étendues de terres non cultivées, à l'image de la vallée du fleuve Sénégal qui renferme 240.000 hectares de terres propices à la culture du riz. Mais jusqu'à ce jour, 50.000 ha seulement ont été mis en valeur", a rappelé Yang Tingming, soutenant que "si toutes ces terres deviennent des rizières irriguées avec des eaux du fleuve Sénégal, l'autosuffisance alimentaire tant espérée sera bel et bien une réalité".

Le "panier de la ménagère" tient beaucoup à coeur le président Abdoulaye Wade. Les agronomes chinois chargés de dispenser une formation théorique et pratique aux cultivateurs locaux en matière de maraîchage à Sangalkam ont aménagé un hectare de champs bien fertilisés aux engrais organiques et dotés d'un système d'irrigation et d'évacuation fonctionnant sans faute en cas de sécheresse ou d'inondations.

"Nous avons fait en sorte que 25 espèces de légumes soient cultivées et renouvelées sur ce petit éden, à longueur d'année, pour un taux d'utilisation supérieur à 500%", affirme Liu Qingbao, chef de l'équipe de formation chinoise.

"Depuis 2007, le centre a reçu, en 15 stages, 420 personnes qui ont acquis des éléments dans les domaines aussi divers que la culture de jeunes pousses en épinière, l'entretien des champs, la prévention et les traitements phytosanitaires ainsi que les techniques d'amendement du sol salin et alcalin, le tout en fonction des conditions spécifiques des différentes régions du pays.

C'est ainsi que nous avons réalisé la parfaite harmonie entre la formation grandeur nature dans cet espace-échantillon et son prolongement dans la production maraîchère chez les cultivateurs locaux", a-t-il précisé, ajoutant que cette expérience a déjà fait tache d'huile dans plusieurs régions du Sénégal avec des résultats satisfaisants.

Offensive agricole pour la nourriture et l'abondance

Le président Wade a lancé en avril dernier la "Grande offensive agricole pour la nourriture et l'abondance" (GOANA) qui a abouti à des résultats au-delà des attentes, grâce aux efforts de tous et au concours d'un climat particulièrement généreux avec des pluies abondantes pendant l'hivernage.

Le gouvernement sénégalais a inclu un projet sésame chinois dans la Goana. En effet, Ouyang Riping, investisseur privé chinois, finance au Sénégal la production de 150 000 tonnes de sésame sur 60 000 ha d'emblavures d'ici 2013, à raison de 30 000 tonnes chaque année, à partir de 2008.

Le chef de l'Etat sénégalais a affirmé son soutien à cet entrepreneur chinois de 55 ans lors de la cérémonie de lancement des "Cahiers de l'investisseur de la Goana", organisée le 22 juillet dernier au palais présidentiel.

Tout dernièrement, un correspondant de l'Agence Xinhua a suivi Ouyang Riping jusqu'aux champs de sésame de Kaolack, à 200 km au sud-est de Dakar, pour constater le résultat de son projet.

Devant une vaste étendue verdoyante où le sésame poussait à merveille, l'entrepreneur chinois a confié que son projet qui bénéficie d'une importante subvention de l'Etat sénégalais permettrait aux cultivateurs locaux d'avoir de quoi assurer les besoins de leur famille. "C'est une pierre ajoutée à l'édifice qui se construit pour lutter contre la pauvreté et pour le développement au Sénégal", a-t-il indiqué.

Par Chen Shun

Xinhua

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