Nouvelle histoire d’accaparement des terres à Boghé

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Le Calame - 31 March 2022

Nouvelle histoire d’accaparement des terres à Boghé

La circonscription de Boghé est secouée par une nouvelle histoire d’accaparement des terres.

Les faits ont pour théâtre un endroit du nom de « Thicone ». Il s’agit d’une zone d’agriculture propriété traditionnelle de communautés habitant plusieurs villages (Touldé Dubango, Thidé, Thiénel, Gourel Sada et Ganki).

Suivant une fâcheuse pratique administrative et les abus ouverts par l’ordonnance sur le foncier de 1984, uniquement appliquée aux terres de la vallée fleuve, cette assiette foncièrement à usage agricole serait actuellement « la propriété d’un investisseur » du nom de Moulaye Ahmed Bomba.

Celui-ci les aurait acquises auprès d’un colonel à la retraite du nom de Ould Vayda, selon plusieurs sources concordantes. Cet ancien officier était en service dans la vallée du fleuve pendant les années 1990. Attributaire initial des terres objets de litige, il les a vendues au promoteur, qui s’est présenté lundi dernier sur les lieux pour les besoins de mise en valeur.

Une exploitation à laquelle s’opposent les communautés villageoises sorties en masse pour dire non « à une nouvelle manœuvre d’accaparement des terres ». Ce litige illustre une fois de plus les incohérences de la loi de 1984 qui a créé une véritable bombe à retardement dans la vallée du fleuve.

Suivant quelle procédure ces terres ont été attribuées à l’insu des populations dont elles sont la propriété traditionnelle?

Pourquoi ces terres ont été cédées à des spéculateurs qui vont les revendre, alors qu’un promoteur agricole aurait pu trouver une formule de partenariat avec les communautés ?

Sur la base de quel critère économique une assiette foncière agricole aussi importante a été concédée à un seul individu ?

Suite au litige entre les populations de l’arrondissement de Dar El Barka et l’Autorité Arabe pour l’Investissement Agricole (AAIA) portant sur des terres dont l’attribution a été finalement annulée, le gouvernement avait annoncé sa volonté de trouver un consensus avec les communautés pour la mise en valeur des terres dans le cadre d’une nouvelle politique agricole.

Cette nouvelle orientation aura de réelles répercussions sur le terrain ?

Que faut-il faire pour régler les litiges nées des terres déjà bradées, sources de tensions récurrentes alors que l’accaparement des terres, véritable équation dans la gouvernance foncière en Afrique, a été érigée au rang de crime contre l’humanité par la législation pénale internationale.

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