La société publique belge Bio mise en cause pour un investissement en RDC

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Image satellite 7 mai 2019 (ESA)

Belga | 18 novembre 2019

La société publique belge Bio mise en cause pour un investissement en RDC

Quatre banques européennes de développement, dont la société publique belge Bio, financent une entreprise produisant de l’huile de palme en République démocratique du Congo (RDC) qui viole les droits des travailleurs et rejette des déchets non traités, a déclaré l’organisation de défense des droits de l’homme Human Rights Watch (HRW) dans un rapport publié lundi. Cette société basée au Canada, Feronia, organisera une réunion d’actionnaires avec les quatre banques à Londres le 25 novembre prochain pour discuter de son bilan environnemental et social.

Dans ce rapport de 95 pages intitulé « Un investissement sale: le lien des banques européennes de développement avec les abus commis dans l’industrie du palmier à huile en République démocratique du Congo », HRW indique que les banques d’investissement détenues par la Belgique, l’Allemagne, les Pays-Bas et le Royaume-Uni ne parviennent pas à protéger les droits des personnes qui travaillent et vivent dans trois plantations qu’elles financent.

HRW dit avoir constaté que Feronia et sa filiale en RDC, Plantations et Huileries du Congo, S.A. (PHC), exposaient leurs travailleurs à des pesticides dangereux, déversaient leurs déchets industriels non traités dans les cours d’eau locaux et appliquaient des pratiques de travail abusives qui entraînaient des salaires extrêmement bas.

« Ces banques pourraient jouer un rôle important dans la promotion du développement, mais elles sabotent leur mission en ne s’assurant pas que l’entreprise qu’elles financent respecte les droits de ses travailleurs et des communautés qui vivent dans les plantations », a déclaré l’auteur du rapport et chercheuse en environnement et droits de l’homme à Human Rights Watch, Luciana Téllez.

« Les banques devraient insister pour que Feronia remédie aux abus et s’engage à définir un plan concret pour y mettre fin », a-t-elle ajouté.

HRW a interrogé plus de 200 personnes, dont une centaine de travailleurs dans les trois plantations de l’entreprise à Boteka, dans la province de l’Équateur (nord-ouest de la RDC), Lokutu dans la province de Tshopo (nord-est) et Yaligimba dans la province de Mongala (nord-ouest). Les chercheurs ont également interrogé plusieurs dizaines de fonctionnaires et de dirigeants d’entreprise congolais, dont l’ancien PDG de Feronia et directeur général de PHC à Kinshasa.

Feronia avait déjà été mise en cause en avril dernier par la plateforme d’ONG de développement belge CNCD­-11.11.11, pour les mêmes raisons.

Feronia a racheté ces trois plantations à Unilever pour profiter de la demande internationale d’huile de palme. Elle a reçu, selon le CNCD-­11.11.11, « plus de 100 millions de dollars » d’institutions publiques de financement du développement de pays occidentaux. Dont 11 millions de Bio – société publique belge d’investissement dans les pays en développement – au nom de « l’emploi rural », malgré les mises en garde sur le risque d’appuyer un cas d’accaparement de terres.​

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