Des manifestants bloquent l’AG de Bolloré et dénoncent ses investissements agricoles en Afrique

Medium_screenshot_2016-06-03_02mobilisation du 3 juin #OccupySocfinBolloré 

Communiqué de presse de ReAct et GRAIN | 3 juin 2016

Les conflits dans les plantations africaines de palmier à huile s’invitent à l’AG des actionnaires de Bolloré

Des Congolais, Camerounais, Ivoiriens et ONGs bloquent l’AG de Bolloré et dénoncent ses investissements agricoles en Afrique

Vendredi 3 juin, des ressortissants africains, des associations et des syndicats perturbent l’assemblée générale du groupe Bolloré à Puteaux. Ils portent la voix d’un mouvement de milliers de paysans privés de leurs terres par les plantations industrielles de palmiers à huile et d’hévéas qui, depuis mercredi,  bloquent les usines et occupent les plantations au Cameroun, en Côte d’Ivoire, au Liberia et en Sierra Leone.

« Nous n’avons plus accès à nos terres, alors nous ne vous laisserons pas accéder à votre AG, messieurs les actionnaires», voilà le message des représentants des diasporas africaines ce vendredi 3 juin à 8h30 à la tour Bolloré au 31-32 quai de Dion Bouton à Puteaux. Un sit-in et un blocage non-violent des accès de la tour sont organisés pour empêcher la tenue de l’Assemblée générale du groupe et demander à Vincent Bolloré de venir s’expliquer sur le non-respect de ses engagements pris en 2013 et en 2014 pour résoudre le conflit qui oppose les communautés locales aux plantations industrielles de la Socfin, dont le groupe est actionnaire à 38,7%. Le patron de Vivendi se retrouve face à une coalition large composée d’associations de ressortissants africains, d’ONGs ou encore de la Confédération Paysanne et d’Attac. En parallèle de cette action en France, les usines de la Socapalm au Cameroun, de la SoGB en Côte d’Ivoire, de la LAC au Liberia et de la SAC en Sierra Leone, toutes filiales de la Socfin sont les cibles de manifestations et de blocages de la part des communautés affectées.

Depuis 2008, les expansions de ces plantations sont continues. Les surfaces plantées des sociétés africaines (RDCongo, Liberia, Cameroun, Côte d’Ivoire, Sierra Leone, Nigeria) de la Socfin sont passées de 129 658 à 185 324 ha entre 2009 et 2015, soit une augmentation de plus de 40% qui se fait le plus souvent au détriment des communautés locales. Confrontées aux directions locales de la Socfin qui refusent la plupart du temps de reconnaître ces associations et ne traitent qu’avec les autorités publiques, elles ont fondé une Alliance internationale des communautés riveraines des plantations Socfin Bolloré avec l’appui de l’ONG ReAct. Leurs revendications : que Bolloré assume ses responsabilités et amène la Socfin à accepter le dialogue en vue de rétrocéder les terres considérées comme espace vital aux villageois riverains et de respecter leurs droits à des compensations sur l’accès à la santé, à l’eau ou à l’électricité (voir dossier de presse ci-joint).

Vincent Bolloré avait ouvert la porte du dialogue puis il l’a brutalement refermé.  Il se justifie par un « statut d’actionnaire minoritaire non gestionnaire » Dans une lettre envoyée le 4 avril dernier à l’Alliance des riverains (cf. dossier), il explique que la Socfin « est une société responsable », que ses dirigeants « ont toute sa confiance », et qu’il « a constaté une intensification du dialogue depuis 2015 (…) et de nombreuses actions concrètes au bénéfice des riverains ». La réponse des riverains : « vous vous rangez derrière votre partenaire et arguez d’une totale confiance en lui sur la seule base des informations qu’il vous a lui-même transmises. Vous ne pouvez pas encaisser les dividendes, les bénéfices de la Socfin et nier votre propre responsabilité dans la souffrance endurée aujourd’hui par des milliers de personnes impactées par les plantations industrielles de la Socfin ».

 « Bolloré et la Socfin : les bénéfices sans les responsabilités ? » est d’ailleurs le message que pourront lire les actionnaires ce vendredi sur une large banderole déployée devant la tour Bolloré. « Vincent Bolloré incarne un capitalisme prédateur et irresponsable. Il ne respecte pas les promesses qu’il a faites, il investit tous azimut puis réfute sa responsabilité vis-à-vis des populations impactées par ses investissements. Nous craignons que sa prise de contrôle récente de Canal+ et de différents médias en France ne contribue encore à étouffer les voix comme les nôtres qui contestons ses pratiques » explique Emmanuel Elong leader Camerounais du Syndicats des paysans riverains au Cameroun (Synaparcam).

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Contacts presse :

Marielle Benchehboune, ReAct, France : 0033 6 38 30 74 56

Emmanuel Elong, Alliance des riverains des plantations Socfin Bolloré, Cameroun : 00237 67 45 29 387

ReAct Alliances Transnationales : www.projet-react.org

GRAIN : www.grain.org/fr

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