Comment la Banque mondiale a échoué à protéger les pauvres

Medium_46

Le Courrier International |

Comment la Banque mondiale a échoué à protéger les pauvres

Créée pour lutter contre la pauvreté, la Banque mondiale finance des projets inefficaces et en totale contradiction avec certaines de ses missions. C’est ce que révèle une enquête du Consortium international des journalistes d’investigation.

Après l’enquête retentissante de janvier 2015 sur le scandale d’une fraude planétaire orchestrée par la banque HSBC, le Consortium international des journalistes d’investigation a encore frappé. Il vient de publier une ambitieuse enquête, réalisée en collaboration avec l’Huffington Post, The Guardian et “une équipe de plus de 50 journalistes dans 21 pays différents” sur la Banque mondiale.

Intitulée “Abandonnés et expulsés”, elle révèle que depuis 2004 la Banque mondiale a financièrement soutenu des projets qui ont eu pour effet de forcer 3,4 millions de personnes à quitter leurs terres ou leur logement. Des effets en totale contradiction avec sa mission d’aide aux pays en voie de développement. “La Banque mondiale n’a pas tenu sa promesse”, écrivent solennellement les auteurs de l’article.

La longue enquête multimédia publiée sur le site de l’Huffington Post est le fruit d’un important travail de data journalisme résumé dans une carte interactive qui montre que la majeure partie des 3,4 millions de déplacés en question vivent en Afrique ou dans un de ces trois pays asiatiques : le Vietman, la Chine et l’Inde.

Des impacts irréversibles

L’enquête du consortium international montre par exemple que les autorités éthiopiennes ont “détourné” plusieurs millions de dollars accordés par la Banque mondiale pour organiser des expulsions massives de citoyens dans l'ouest du pays, selon les témoignages d’anciennes personnalités officielles ayant participé à la mise en place de ces programmes de réinstallation forcée.

“Entre 2009 et 2013, la Banque mondiale a gaspillé 50 milliards de dollars dans des projets particulièrement risqués avec des impacts sociaux et environnementaux ‘irréversibles et sans précédent’”, dénoncent les journalistes.

Enfin, l’article pointe le fait que la Banque mondiale – par l’intermédiaire de la Société financière internationale (SFI) qui en dépend et qui octroie les prêts aux investisseurs privés ou étatiques – aurait “financé des gouvernements et des entreprises accusés de violations des droits de l’homme telles que des viols, des assassinats ou des actes de torture”.
 

Who's involved?

Whos Involved?


  • 13 May 2024 - Washington DC
    World Bank Land Conference 2024
  • Languages



    Special content



    Archives


    Latest posts