Cambodge: 10 militantes du droit à la terre grâciées

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"Mommy" face à la police
AFP | 12.04.2015

Cambodge: 10 militantes du droit à la terre grâciées

Phnom Penh

Dix militantes du droit à la terre emprisonnées au Cambodge dans une affaire devenue le symbole de la répression menée par le régime du Premier ministre Hun Sen ont été grâciées, a annoncé dimanche une ONG.

Le roi Norodom Sihamoni a accordé une grâce royale aux dix condamnées, dont une femme de 75 ans connue sous le sobriquet de "Mommy", et elles ont été libérées samedi, a déclaré Am Sam Ath, membre de l'association de défense des droits de l'Homme Licadho, qui leur a fourni une aide juridique.

En novembre, les dix militantes et un moine bouddhiste défroqué avaient été condamnés chacun à un an de prison pour avoir entravé la circulation en manifestant devant la mairie de Phnom Penh leur opposition à un projet foncier. En appel, leur condamnation avait été réduite à 10 mois de prison pour huit d'entre elles et à six mois s'agissant de "Mommy".

Tep Vanny, une militante de premier plan, a expliqué dimanche à l'AFP qu'elle était heureuse de sa libération, qualifiant sa mise en cause de "simulacre". "Nous n'aurions même pas dû passer une minute en prison. Nous n'avons rien fait de mal, nous avons juste tenté de défendre nos droits", a-t-elle dit.

D'après M. Ath, l'ancien moine a également été grâcié mais il est mis en cause dans une autre affaire. Il pourrait être libéré sous caution lundi.

Les condamnées appartenaient pour la plupart à la communauté de Boeung Kak, où des milliers de familles ont été expulsées pour faire place à un projet immobilier sur les bords d'un lac. Ceux qui sont encore sur place voient régulièrement leurs maisons inondées en raison du comblement du lac Boeung Kak avec du sable par une compagnie privée dirigée par un sénateur du parti au pouvoir.

Hun Sen, au pouvoir depuis près de trente ans, réprime par la force toute opposition, des ouvriers du textile aux opposants politiques.

La propriété foncière avait été abolie par le régime des Khmers rouges, au pouvoir entre 1975 et 1979. De nombreux documents ont été perdus à l'époque, avec des conséquences aujourd'hui sur le droit à la propriété.

Des proches du régime au Cambodge sont accusés de s'accaparer les terres de façon massive et une plainte a été déposée l'an dernier devant la Cour pénale internationale (CPI) de La Haye. Au total, 770.000 Cambodgiens, soit 6% de la population, ont été victimes d'expulsions depuis 2000. Et plus de 4 millions d'hectares ont été confisqués, soit 22% des terres, selon des chiffres des ONG citées dans cette plainte.

Les autorités n'étaient pas joignables dimanche.
  •   AFP
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