Accaparement des terres : L’UPA demande un moratoire de 3 ans

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Marcel Groleau, président de l'UPA
Journal du Montréal | lundi 24 novembre 2014

Accaparement des terres
L’UPA demande un moratoire de 3 ans


Denise Proulx / Agence QMI

À quelques jours de son congrès annuel, l’Union des producteurs agricoles (UPA) donne un appui sans équivoque aux jeunes agriculteurs membres de la Fédération de la relève agricole du Québec (FRAQ).

Ces jeunes souhaitent que le ministre de l’Agriculture, Pierre Paradis, prenne au sérieux l’accaparement des terres et la financiarisation de l’agriculture par les fonds d’investissement et de grandes familles agricoles québécoises.

La FRAQ et l’UPA réclament que le ministre impose pour les trois prochaines années que chaque acheteur ne puisse acquérir plus de 100 hectares par année, ce qui pourrait ressembler en quelque sorte à un moratoire sur la vente des terres aux grandes entreprises.

«Nous avons fait une analyse du registre foncier et du registre des entreprises. Nous avons découvert que depuis cinq ans, les fonds financiers et les grandes familles ont acquis des dizaines de milliers d’hectares de terres au Québec », a déclaré Marcel Groleau. «Ça n’en laisse pas beaucoup aux autres. Il faut s’asseoir et qu’on choisisse le modèle le plus viable qui assure une place pour la relève dans les transactions sur les terres», a ajouté le président de l’UPA.

PANGEA débarque dans le Bas-Saint-Laurent

La goutte qui a fait déborder le vase est l’arrivée de PANGEA dans la région de Kamouraska au début de l’automne. L’entreprise a fait l’acquisition de deux terres de 2 000 acres et a rapidement mis ses équipes au boulot.

«Les jeunes sont secoués et très inquiets. On ne veut pas faire les mêmes erreurs qu’au Lac-Saint-Jean. On veut que les gens sortent pour dire que ce n’est pas le modèle qu’on veut. Ça prend une intervention du ministre», a complété Pascal Hudon, un jeune producteur laitier, président de la FRAQ.

Tout comme plusieurs jeunes de la relève, il attend de pied ferme le ministre qui doit prendre la parole du congrès de l’UPA, le mercredi 3 décembre prochain.

«Il faut que le ministre nous réponde sur ce qu’il entend faire», a renchéri Marcel Groleau.

Une pétition et des appuis

La FRAQ a lancé une pétition (petition24.net), destinée aux producteurs et au grand public, pour que les Québécois puissent appuyer sa démarche. Depuis une semaine, plus de 2 350 personnes l’ont signée.

«Nous avons aussi obtenu des résolutions d’appui de neuf municipalités de la région du Kamouraska et nous en attendons d’autres. La pétition, ce n’est que le début», a poursuivi Pascal Hudon.

Une proposition «stupide»

Considérant que les activités de PANGEA, Investerre, Agriterra et des grandes familles propriétaires agricoles sont utiles pour soutenir l’agriculture, le président de Partenaires agricoles, Clément Gagnon, qualifie la proposition de l’UPA de «stupide».

«Il ne faut pas prendre une problématique régionale pour en faire une politique nationale. Cette proposition ne tient pas la route. Allez dire à un producteur qui veut partir à la retraite que vous ne pouvez pas acheter sa terre car elle dépasse les 100 hectares. Si le gouvernement veut garantir la pérennité des terres, il faut qu’il encourage l’entrepreneuriat agricole», a argumenté l’homme d’affaires.

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