Cession des terres : 70% des sénégalais seraient défavorables

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Selon Baba NGOM, le secrétaire général du Conseil national de concertation des ruraux (Cncr), «notre pays, à l’instar d’autre comme le Brésil, devrait aller dans le sens de faire voter une politique, qui interdirait les étrangers d’accéder à x% des terres sénégalaises, il faut à présent une limite à ne pas dépasser».
Sud Online | 05/09/2013

CESSION DES TERRES
70% des sénégalais seraient défavorables


Aïcha Nougah SENE

Une enquête d’opinion réalisée par le réseau Afrobaromètre révèle que 70% des sénégalais considèrent que la terre est une ressource nationale et sont défavorables à la cession des terres aux étrangers. C’est ce qui est ressorti d’un atelier d’information co-organisé avant-hier mardi avec ENDA Pronat.

"Perdre ses terres c'est perdre sa souveraineté nationale". C'est ce qui est ressorti de l’atelier d’information qui avait pour thème «agriculture et gestion des terres au Sénégal», et a permis de mettre en exergue la perception des sénégalais qui « refusent » de devenir des « étrangers » chez eux.

Les détails du plan de sondage réalisé par l’Afrobaromètre Sénégal sur un échantillon de 1200 sénégalais âgées de 18 ans et plus, ont été rendu public par des professeurs d’universités du Sénégal présents à l’atelier, sur la question foncière liée à l’agriculture. Selon cette enquête d’opinion présenté par le professeur Mamadou SALL de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar, 70% des sénégalais considèrent que la terre est une ressource nationale et sont défavorables à la cession des terres aux étrangers.

C’était aussi l’avis de l’assistance présente à l’atelier pour qui la mise en place d’une politique claire sur le contrôle foncier est "incontournable" aujourd’hui pour mettre en valeur les terres en milieu rural et urbain. Les résultats de l’enquête ont fait l’objet d’un débat qui s’est étendu sur 2h, tournant par ailleurs autour de la croissance économique et la réduction de la faim. Pour Baba NGOM, par exemple, le secrétaire général du Conseil national de concertation des ruraux (Cncr), les résultats qui ont été rendus publics ne sont « pas satisfaisants ».

«L’enquête a été conduite avec 1/3 de l’échantillon dans la région de Dakar, alors qu’on parle des terres agricoles, des terres rurales. On s’est rendu compte effectivement qu’il y a un biais de ces résultats, par rapport à ce qu’on cherche, parce que ce n’est pas dans le milieu approprié que ces enquêtes ont été menées». Et d’ajouter que «nous sommes dans le processus d’une réforme foncière et notre pays, à l’instar d’autre comme le Brésil, devrait aller dans le sens de faire voter une politique, qui interdirait les étrangers d’accéder à x% des terres sénégalaises, il faut à présent une limite à ne pas dépasser».

Le président de la commission du développement social au conseil économique social et environnemental, Ndane Diouf, a par contre salué le travail de l’Afrobaromètre Sénégal avant de rassurer l’assistance en soulignant que «nous avons pour mission d'être présent partout où le vie de la nation est discutée et je peux vous assurer que nous transmettrons fidèlement ce qui a été dit ici, car les terres ne seront pas bradés à des étrangers comme vous le pensez, mais nous allons plutôt aider les populations qui y vivent et qui les cultivent, à mieux les exploiter pour le développement du Sénégal».

Marième SOW, la présidente du conseil d’administration d’ENDA tiers monde et coordinatrice de ENDA Pronat, qui a fait conduire cette enquête, de préciser que «le phénomène d’accaparement des terres sénégalaises inquiète les sénégalais et j’interpelle nos décideurs, nos parlementaires, nos membres du conseil économique et social à se baser sur ce type d’étude pour orienter leur politique».

Cette enquête d’opinion étendue sur la période 17mars-20 février 2013, financée par l’USAID, une coopération suédoise et la Banque Mondiale, est le fruit de l’Afrobaromètre Sénégal, qui fait partie d’un réseau de 35 pays africains tels que le Bénin, le Kenya, l’Afrique du Sud, l’Îles Maurice, le Malawi, l’Ouganda et le Ghana. Les responsables de Afrobaromètre ont tenu à souligner que c’est un projet de recherche indépendant qui évalue l’environnement social, politique et économique en Afrique et publie des papiers scientifiques, « afin d’apporter des éclairages à la population et aux leaders africains».

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