Politique foncière : Les ruraux disent stop à l’accaparement des terres

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Le Soleil | Mercredi, 30 Mai 2012

Politique foncière : Les ruraux disent stop à l’accaparement des terres

Au Sénégal le phénomène d’accaparement des terres touche près de 670. 000 ha. Face à cette situation, Enda-Pronat et son réseau de partenaires ont organisé hier, à Dakar, un Forum de réflexion et de partage sur la problématique et les enjeux d’une politique foncière, levier d’un développement conséquent.

Les organisations paysannes de femmes, la société civile, les producteurs, les décideurs et autres acteurs du développement se sont fortement mobilisés pour dire non au phénomène d’accaparement des terres. «Il est plus qu’urgent d’interpeler les nouvelles autorités pour qu’elles restituent les terres aux ayant droits», a dit la coordonnatrice d’Enda-Pronat, Mariam Sow, selon qui le gouvernement doit mettre en place des politiques foncières et agricoles claires au bénéfice des populations.

«L’agriculture est une activité qui nourrit son homme. D’où l’intérêt de ce Forum qui sert de carde pour l’élaboration d’un plaidoyer afin de faciliter l’accès des femmes au foncier et la sécurisation des terres des exploitants dans un pays où leur accaparement a pris des dimensions inquiétantes», a noté Mme Sow. 

Ce Forum qui entre dans le cadre d’un programme national de réflexion et d’action sur les politiques foncières et de développement rural a pour but de sensibiliser et de proposer des solutions alternatives aux nouvelles autorités, sur les problèmes du monde rural et les dangers de l’accaparement des terres. «Nous sommes des éleveurs, des agriculteurs qui avons besoin d’alterner nos cultures et de fertiliser organiquement nos terres. Aussi, devons-nous œuvrer pour que cette  problématique foncière soit un thème majeur des débats politiques lors des prochaine législatives», a déclaré Mariam Sow qui dit croire à l’investissement en milieu rural.

En outre, elle a demande aux futurs élus du peuple d’arrêter de travailler pour le parti qui les a portés au pouvoir. «Il faut qu’ils arrivent à se mettre dans la tête qu’ils sont élus pour défendre les intérêts des populations locales. Qu’ils arrêtent le clientélisme politique pour arriver à un développement collectif», a-t-elle martelé.

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Bidew Bou Bess
L’audit du foncier souhaité

Le secrétaire exécutif d’Enda Mass Lô s’est réjouit de la tenue de ce Forum. «Cette question d’accaparement des terres est le dernier assaut contre le monde rural. Nous estimons que l’audit du foncier est fondamental pour l’avenir de l’agriculture au Sénégal». Pour joindre l’utile à l’agréable, le groupe de rap Bidew Bou Bess, en collaboration avec Enda, a chanté un morceau de plaidoyer intitulé «Touche pas à ma terre».

Présidant la cérémonie d’ouverture, le point focal du groupe thématique réforme foncière au ministère de l’Agriculture et de l’équipement rural, Ibrahima Sagna, a reconnu la complexité de la question. «La balle est dans le camp des différents acteurs. L’option de l’Etat est de diversifier et d’intensifier l’agriculture qui a besoin d’évoluer», a dit-t-il. Cette journée a vu la participation des collectifs de défense des terres de Fanaye, de Yadiama, entre autres.

Le cas de Fanaye au centre des débats

«L’accaparement des terre entraine souvent des mouvements de révolte, comme c’était le cas à Fanaye lorsque l’ancien régime avait affecté 20. 000 hectares à une société privé», rappelle le coordonnateur du collectif pour la défense des terres de Fanaye Amadou Thiaw Mody. Selon lui, les populations, faute d’être écoutées et de voir leurs aspirations prises en compte, n’ont eu d’autres choix que la révolte.

«Chaque peuple a besoin de propriété et la communauté rurale de Fanaye est la moins lotie par rapport aux terres du Walo et le reste du département de Podor», a-t-il laissé entendre. Son collègue de Yadiana dans la communauté rurale de Diockoul (département de Kébémer), Ndiamé Dia, a magnifié la mesure prise par les nouvelles autorités de restituer les terres aux ayants droit. «C’est une injustice qui doit impérativement être corrigée. Il faut mettre en place des dispositifs de veille et d’alerte pour mieux protéger nos terres», a-t-il souhaité.

«Lois et législations foncières : approche juridique et règlementaire de la problématique de l’accaparement des terres, Accès des femmes au foncier dans un processus aigu d’accaparement des terres au Sénégal» ; «Quelle réforme foncière pour une agriculture paysanne compétitive ?», ont constitué les sous thème du Forum.                       
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