AgroGeneration vise les trois continents

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Charles Vilgrain, président du directoire d'AgroGeneration, la filiale agricole de Charles Beigbeder. Crédits photo : JEROME MARS/JDD/SIPA/SIPA

Le Figaro | le 04/05/2012

AgroGeneration vise les trois continents

Par Eric De La Chesnais

Après l'Ukraine et l'Argentine, la filiale agricole de Charles Beigbeder ira en Afrique.

Histoire de ne pas mettre tous ses œufs dans le même panier, la filiale agricole de Charles Beigbeder, AgroGeneration, vient de passer la vitesse supérieure en Argentine. L'entreprise a créé une société commune avec un partenaire local, le groupe La Suerte Agro, appartenant à la famille Lacau, dont les racines se situent dans le Béarn. Celle-ci est présente depuis 1880 dans le secteur agricole en Argentine.

Le partenariat porte sur l'exploitation de 14.000 hectares de cultures OGM: blé, soja et maïs. «Le premier risque d'un agriculteur est l'aléa climatique, souligne Charles Vilgrain, président du directoire d'AgroGeneration. La meilleure façon de s'en protéger est d'être présent dans l'hémisphère Nord et l'hémisphère Sud avec une moisson tous les six mois. Sans oublier que cela répartit aussi le risque politique.»

L'associé argentin d'AgroGeneration apporte les terrains, l'entrepreneur français, son savoir-faire dans la mise en valeur de terres agricoles. Déjà présent en Ukraine, le groupe, qui y cultive 50.000 hectares, se situe dans le haut de la fourchette des rendements publiés par les autres acteurs internationaux, avec par exemple 4 tonnes à l'hectare pour le blé ou 1,8 tonne pour le colza.

Tout comme en Argentine, l'entreprise n'est pas propriétaire des terres qu'elle exploite en Ukraine. «C'est un investissement moins gourmand en capitaux», remarque Charles Vilgrain. Ainsi, à 2 000 euros en moyenne l'hectare de terre de bonne qualité en Ukraine, AgroGeneration aurait dû dépenser 100 millions d'euros pour mettre la main sur les terrains qu'elle cultive. La société a préféré les louer. Résultat, elle est devenue très vite rentable. Elle a produit en 2011 près de 164.000 tonnes de céréales pour un chiffre d'affaires de plus de 23 millions d'euros et un bénéfice net de 2,3 millions d'euros. Mais l'aventure risque de ne pas s'arrêter en si bon chemin.

Zones stratégiques

 «Un jour nous serons aussi en Afrique, il y a beaucoup à faire pour répondre à l'accroissement de la population et aux besoins cinq fois plus importants en matières premières agricoles dans les cinquante ans à venir, explique Charles Vilgrain. Il y a trois zones agricoles stratégiques dans le globe où il faut être: l'Europe de l'Est, l'Amérique latine mais aussi l'Afrique, ajoute le responsable. Des regroupements internationaux ont déjà eu lieu au niveau des sociétés de négoce de la viande mais pas encore au niveau de celles spécialisées dans les grandes cultures comme le blé. AgroGeneration veut lancer le mouvement.»

Un filon qui attire la convoitise des investisseurs. «Le secteur des matières premières agricoles est de plus en plus financiarisé», souligne Michel Portier, gérant d'Agritel, spécialisée dans la gestion du risque sur les prix des matières premières agricoles. Autres exemples: la foncière de la société de gestion parisienne Pergam, Campos Orientales. «Nous possédons 30.000 hectares de terres agricoles en Argentine et 25 000 hectares en Uruguay, explique Olivier Combastet, son président. Notre production est très diversifiée en riz, élevage, blé, orge ou soja.» Plus près de nous, en Russie, Dreyfus, à travers son holding RAZ Agro, contrôle déjà 90.000 hectares de terres agricoles et vise les 150.000 hectares à terme.

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