Standard Chartered relativise l’ampleur de l’ «accaparement des terres» africaines par la Chine

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Ecofin | Vendredi, 04 Mai 2012

Standard Chartered relativise l’ampleur de l’ «accaparement des terres» africaines par la Chine

(Agence Ecofin) - L’ampleur des investissements chinois dans les terres agricoles en Afrique avec pour objectif de contribuer à nourrir les quelque 1,3 milliard de Chinois, serait «exagérée», souligne une récente étude de la banque Standard Chartered. Certes, les investissements chinois dans l’agriculture africaine sont indéniables, de l’ordre de $ 3,5 milliards sur la période 2006-2012 selon la banque, mais, l’ampleur des transactions aurait été surfaite.

Ainsi, des informations auraient circulé selon lesquelles le chinois ZTE Agribusiness aurait acquis 3 millions d’hectares en RD Congo pour cultiver du palmier à huile, alors qu’en réalité le groupe aurait investi $ 880 millions pour l’acquisition de 200 000 ha à travers le monde, dont 100 000 ha sans doute en RDC, selon la banque.

En outre, ces investissements ne seraient pas nécessairement destinés à exporter des produits alimentaires vers la Chine. Et ce d’autant plus que la faiblesse des infrastructures africaines- notamment de transport- rend ce commerce très onéreux, note l’analyste Sarah Baynton-Glen. «Lorsque des Chinois produisent en Afrique des produits agricoles qui sont exportées, comme le sucre de Sierra Leone ou la vanille d’Ouganda, ces produits ne sont pas destinés à la Chine mais plutôt à l’Europe pour bénéficier des droits d’importation à taux zéro», explique-t-elle.

La faiblesse relative des investissements chinois dans l’agriculture africaine rend peu probable une quelconque stratégie chinoise à court terme en ce sens. Actuellement, les importations agricoles chinoises d’Afrique portent davantage sur des produits non alimentaires comme des peaux, du coton, du tabac, du bois et ces produits ne représentent que quelque 4% du commerce global entre les deux régions.

Toutefois, on peut imaginer que l’Afrique fasse partie d’une stratégie à plus long terme de la part de la Chine car il est un fait que 60% de la superficie arable africaine demeure non cultivée alors que la Chine ne dispose que de 9% de la superficie agricole mondiale alors que sa population représente 20% des êtes humains sur cette planète. Rappelons que la moitié de la population africaine est impliquée d’une façon ou d’une autre dans l’agriculture et que 10% seulement des terres cultivées le sont grâce à l’utilisation de tracteurs. Et Sarah Baynton-Glen de conclure que ce type d’accord pourrait être au bénéfice des deux parties.

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