Accaparement des terres agricoles à Boghé : Une commission intercommunale face à la presse

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"La population du département refuse à ce que l'Etat mauritanien concède les 40.000 ha en question à qui que ce soit"
Quotidien de Nouakchett | 11 octobre 2011

Accaparement des terres agricoles à Boghé : Une commission intercommunale face à la presse

Bref rappel. Bientôt un an que les populations de la moughataa de Boghé apprenaient par un simple avis au public affiché à la moughataa que 40.000 ha de leurs terres allaient être mis à disposition au profit d'investisseurs saoudiens.
 
Avec le soutien des organisation de défense des droits humain et des organisations paysannes mauritaniennes, réunies au sein du Comité de Suivi de la Sécurité Alimentaires (CSSA), les populations se mobilisaient et rencontraient plusieurs fois les élus et les autorités administratives du département pour demander l'abandon du projet. Malgré toutes leurs actions, les communautés n'ont obtenu aucune information précise sur ce projet. Pas même ses incidences sur leurs vies.
 
Tout au plus savent-elles que c'est l'entreprise TADCO (Tabouk Eziraiya) impliquée appartient à la famille Al Rajihi composée de riches hommes d'Affaires saoudien assis sur une fortune de plus de 10 milliards de dollars. Ils investissent dans tous les secteurs notamment : agricoles, commercial, transport…
 
Mais là où le bat blesse dans cette affaire, c'est que l'Etat mauritanien, voudrait concrétiser ce projet en violation de toutes les procédures légales sans que les consultations et études d'impact prévues n'aient été menées et sans tenir compte des intérêts des communautés locales qui y vivent depuis des générations. Face aux réticences de l'investisseur saoudien d'investir sur des terres n'appartenant pas à l'Etat mauritanien, celui a décidé de changer de stratégie en rendant public le 13 juin 2011, un second avis public invitant toute personne exploitant ces terres à produire un titre de propriété dans un délai de 60 jours. Or la plupart des habitants dans les communes du département de Boghé ne pourront le faire et cela l'Etat le sait parfaitement bien. Car la grande majorité des paysans de possèdent pas de titres de propriété officiels, puisque la propriété ici est traditionnellement transmise de façon héréditaire et informelle. En vérité l'enjeu pour l'Etat est d'établir la domanialité de ces terres après avoir déclassé les propriétés privées. Au finish s'il arrive à ses fins, cela voudra dire que ce projet de l'Etat mauritanien et de l'entreprise saoudienne va entraîner ipso facto l'expulsion forcée de plusieurs dizaines de milliers de personnes. Et c'est ce contre quoi se battent les populations concernées.
 
La conférence de presse
 
Ainsi, avec le soutien du Comité de Suivi de la Sécurité Alimentaire, qui regroupe diverses structures de la société civile comme le Forum des Organisations Nationales de défense des Droits de l'Homme (FONADH), la commission intercommunale de suivi du foncier dans le département de Boghé, a organisé le samedi 8 octobre, dans les locaux du FONADH, un point de presse pour exposer aux journalistes l'objet de leur mission à Nouakchott et la situation de l'accaparement de terres dans les communes de Boghé, Dar El Avia et Ould Birome. Parmi cette délégation de 7 personnes de la commission intercommunale de suivi du foncier dans le département de Boghé. A cette conférence de presse, seuls trois des 7 missionnaires étaient là, notamment : Djigo Moussa Abou, Cheikh Tijani responsable de la commission de suivi de la commune de Dar El Avia et Sidi Ould Barka président des ressortissants de la communauté Idjeydjba de la même localité.

La conférence était focalisée sur " l'accaparement des terres au profit des investisseurs étrangers sans concertation préalable avec les populations riveraines " le long du fleuve Sénégal. " Toute la population du département s'est massivement mobilisée pour manifester et marquer son opposition à toute forme de dépossession non concertée de leur unique source de vie, la terre. Elle refuse que l'Etat mauritanien concède les 40.000 ha en question à qui que ce soit ", martèle M. Djigo Moussa. " Que deviendra cette frange de la population si toutes les terres cultivables et tous les espaces pastoraux lui sont arraché pour être données à d'autres ? ", s'interroge t-il. Djigo Moussa a entretenu les journalistes du travail de sensibilisation et de mobilisation entrepris dans le département de Boghé autour de la problématique avant d'indiquer que l'ensemble des communautés rejettent de façon unanime ce projet.

A Nouakchott, expliquera t-il, où ils séjournent depuis plus de 15 jours maintenant, ils ont eu à rencontrer les autorités, notamment le ministre des finances et celui du développement rural. Mais aucun résultat concret n'est sorti de ces entrevues sauf la promesse du ministre du développement rural d'impliquer les populations le moment venu. Ils a dit qu'ils ont rencontré les communautés ressortissantes du département vivantes à Nouakchott et auxquelles un compte rendu fidèle a été apporté sur la situation de l'accaparement des terres. (Nous y reviendrons dans notre prochaine édition pour parler de la commission illégale présidée par le sénateur du département.
 
Compte rendu, Moussa Diop
Quotidien de Nktt
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