Inades-Formation : Déclaration sur l’accaparement des terres en Afrique

Inades-Formation

13ème Assemblée générale

Abidjan – CERAO, du 22 au 25 novembre 2010

Déclaration sur l’accaparement des terres en Afrique

Aujourd’hui, un phénomène menace gravement l’agriculture familiale en Afrique et devient un obstacle à la souveraineté alimentaire : l’accaparement des terres.

Il y a accaparement des terres quand des individus, des Etats, des firmes internationales et/ou nationales usent des voies prétendues légales pour acquérir de grandes surfaces de terres aux fins d’investissements pour l’agro-industrie à caractère extraverti ou pour la spéculation.

Il s’agit en fait d’une expropriation légalisée des paysans / paysannes  au profit d’autres acteurs beaucoup plus nantis généralement extérieurs à la zone d’accaparement.

Qu’on se rappelle les grands projets dits de modernisation agricole sur le continent africain, qui ont chassé les paysans, petits producteurs, de leurs terres finalement occupées par de grandes plantations d’hévéa, de palmier à huile, de thé, de cannes à sucre, etc., des monocultures intensives qui les ont réduits en ouvriers agricoles exploités et sans recours.

Pendant ce temps, l’agriculture familiale, qui aurait dû constituer le fondement des politiques de développement agricole des pays africains, a été sciemment contournée, abandonnée à son sort et privée de moyens pour se développer. Il n’est pas étonnant de constater qu’après 50 ans, elle soit déclarée non compétitive pour assurer les besoins alimentaires du continent. Paradoxalement, à l’occasion des dernières crises alimentaires, couplées avec la diminution du pouvoir d’achat ayant entrainé des émeutes, l’agriculture familiale africaine a montré toutes ses capacités, lorsqu’on a daigné lui accorder un peu de soutien sous forme de financement et d’aménagement des terres.

Ces cessions massives de terres des communautés locales vers des investisseurs locaux et étrangers, ont eu pour conséquences la destruction en profondeur de la vie sociale, économique et culturelle des populations concernées, à travers des déplacements forcés des populations, la réduction de l’espace vital et cultivable, la génération de conflits de tout genre, etc. Certains pays africains ont ainsi transféré des millions d’hectares à des investisseurs ces dernières années. L’Afrique s’avère donc être la cible de manœuvres visant à la dessaisir de ses terres productives, situation qu’accélère et aggrave le changement climatique.

C’est pourquoi nous, membres de la 13ème Assemblée Générale d’Inades-Formation International, venus de Côte d’Ivoire, du Burkina Faso, du Burundi, du Cameroun, de la R.D.Congo, du Kenya,  du Rwanda, de Tanzanie, du Tchad, du Togo et d’Ethiopie, réunis à Abidjan (Côte d’Ivoire) du 22 au 25 novembre 2010, faisant écho à d’autres initiatives portant sur la même préoccupation,

dénonçons avec vigueur cette odieuse pratique d’accaparement des terres ;

invitons les populations rurales et leurs organisations à la vigilance et à la défense de leur patrimoine culturel et spirituel que constitue la terre ;

appelons les Etats africains à prendre la mesure destructrice de ce phénomène et à engager des politiques véritables de promotion de l’agriculture familiale ;

nous engageons, en tant que membres des organisations de la société civile du continent, à initier des actions de sensibilisation et de mobilisation tant au niveau national que continental, et à soutenir les paysans / paysannes et leurs organisations dans la lutte pour la protection des terres agricoles et la souveraineté alimentaire.

Fait à Abidjan, le 25 novembre 2010

Inades-Formation

13ème Assemblée générale

Abidjan – CERAO, du 22 au 25 novembre 2010

Déclaration sur l’accaparement des terres en Afrique

Aujourd’hui, un phénomène menace gravement l’agriculture familiale en Afrique et devient un obstacle à la souveraineté alimentaire : l’accaparement des terres.

Il y a accaparement des terres quand des individus, des Etats, des firmes internationales et/ou nationales usent des voies prétendues légales pour acquérir de grandes surfaces de terres aux fins d’investissements pour l’agro-industrie à caractère extraverti ou pour la spéculation.

Il s’agit en fait d’une expropriation légalisée des paysans / paysannes  au profit d’autres acteurs beaucoup plus nantis généralement extérieurs à la zone d’accaparement.

Qu’on se rappelle les grands projets dits de modernisation agricole sur le continent africain, qui ont chassé les paysans, petits producteurs, de leurs terres finalement occupées par de grandes plantations d’hévéa, de palmier à huile, de thé, de cannes à sucre, etc., des monocultures intensives qui les ont réduits en ouvriers agricoles exploités et sans recours.

Pendant ce temps, l’agriculture familiale, qui aurait dû constituer le fondement des politiques de développement agricole des pays africains, a été sciemment contournée, abandonnée à son sort et privée de moyens pour se développer. Il n’est pas étonnant de constater qu’après 50 ans, elle soit déclarée non compétitive pour assurer les besoins alimentaires du continent. Paradoxalement, à l’occasion des dernières crises alimentaires, couplées avec la diminution du pouvoir d’achat ayant entrainé des émeutes, l’agriculture familiale africaine a montré toutes ses capacités, lorsqu’on a daigné lui accorder un peu de soutien sous forme de financement et d’aménagement des terres.

Ces cessions massives de terres des communautés locales vers des investisseurs locaux et étrangers, ont eu pour conséquences la destruction en profondeur de la vie sociale, économique et culturelle des populations concernées, à travers des déplacements forcés des populations, la réduction de l’espace vital et cultivable, la génération de conflits de tout genre, etc. Certains pays africains ont ainsi transféré des millions d’hectares à des investisseurs ces dernières années. L’Afrique s’avère donc être la cible de manœuvres visant à la dessaisir de ses terres productives, situation qu’accélère et aggrave le changement climatique.

C’est pourquoi nous, membres de la 13ème Assemblée Générale d’Inades-Formation International, venus de Côte d’Ivoire, du Burkina Faso, du Burundi, du Cameroun, de la R.D.Congo, du Kenya,  du Rwanda, de Tanzanie, du Tchad, du Togo et d’Ethiopie, réunis à Abidjan (Côte d’Ivoire) du 22 au 25 novembre 2010, faisant écho à d’autres initiatives portant sur la même préoccupation,

  • dénonçons avec vigueur cette odieuse pratique d’accaparement des terres ;
  • invitons les populations rurales et leurs organisations à la vigilance et à la défense de leur patrimoine culturel et spirituel que constitue la terre ;
  • appelons les Etats africains à prendre la mesure destructrice de ce phénomène et à engager des politiques véritables de promotion de l’agriculture familiale ;
  • nous engageons, en tant que membres des organisations de la société civile du continent, à initier des actions de sensibilisation et de mobilisation tant au niveau national que continental, et à soutenir les paysans / paysannes et leurs organisations dans la lutte pour la protection des terres agricoles et la souveraineté alimentaire.

Fait à Abidjan, le 25 novembre 2010
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